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On annonce des précipitations avec des éclaircies ou quand la dépression te surprend dans le détour.
Crédit: Instagram CarolaneS

La dépression, c’est un peu comme la météo. En fait, non. La dépression, c’est comme rien que je connais. Je pensais être en voie de m’en sortir, pis bam, ça m’est retombé dessus comme la misère sur le pauvre monde.
 
Pis de la misère, j’en ai eu en sacrement. Pis, j’en ai encore.
 
Ce qui m’énerve le plus, c’est que je pensais que c’était derrière moi. Que j’en avais fini des épisodes à dormir toute la journée. Je me disais qu’avec un bébé, je ne pouvais pas me permettre de ne pas travailler, de faire à manger, du lavage, de m’occuper de l’être humain que j’ai créé.
 
Ça a été vicieux, ce retour. Ça m’a prise par surprise, au retour des vacances. Je n’ai pas voulu y croire tout de suite, je me suis dit que c’était la faute du décalage horaire, des quatre dents que Dolores nous avait sorties en France. Du retour mouvementé à la job, de l’ampleur que prend TPL Moms, des nouveaux projets qui s’accumulent. Du divorce de mes parents, du fait que je doive maintenant être un pont pis une enfant pis une maman.
 
Ce n’était pas ça. En fait, pas juste ça.
 
On ne m’avait pas dit que les médocs pouvaient ne plus faire effet. Moi, je pensais que tu commençais un traitement et que si ça allait bien, tu étais tiguidou. Tu passais par Go et réclamait une santé mentale.
 
Ben non.
 
J’ai commencé à me négliger, à arrêter de me laver, de brosser mes cheveux, mes dents, de manger trois fois par jour, tout en continuant de faire mes affaires de blogueuse mode. Je pensais que c’était une passe, que c’était en raison du stress. Puis, j’ai commencé à ne plus avoir l’énergie de me battre et j’ai eu envie de me faire du mal.
 
J’ai encore au travers de la gorge le fait d’avoir essayé de mettre fin à mes jours, il y a presque trois ans. Je traîne ça comme une grosse plaie, une cicatrice. Ça ne m’a pas empêchée de recommencer à avoir des envies suicidaires. C’est là que je me suis dit que ce n’était pas juste une passe, qu’il fallait que je me reprenne en main.
 
J’ai beau avoir du mal à me sortir de ma dépression, je n’ai pas envie que des gestes hypothèquent le futur de ma fille. Je le fais pour elle, pour ma famille, mais pour moi aussi, un peu.
 
J’ai appelé ma psychologue, j’ai appelé ma psychiatre. J’ai fait du travail de la maison, entre deux siestes de quatre heures. J’ai demandé de l’aide, spécifié mes limites. J’ai de nouveaux médicaments et j’attends de voir si ça va faire la job. J’écris ça et je sais que ça va mieux, mais que ça risque d’aller encore mieux plus tard.
 
Pis j’attends ça.
 
Qu’est-ce qui vous aide à passer au travers de votre dépression et de vos pensées sombres?

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