Je venais d’apprendre une triste nouvelle qui m’a laissée sous le choc. J’étais désemparée, les pensées fusaient de partout sans aucun ordre de priorité. Avec toutes ces idées dans ma tête, je me sentais comme dans une bulle, prenant le métro sur le pilote automatique en direction de chez moi. Ma plus longue ride de métro ever même si dans les faits, c’était le même 30 minutes qu’à l’habitude.
Parmi tous mes questionnements : comment allais-je annoncer cette nouvelle à mon enfant?
Comment fait-on pour annoncer une mauvaise nouvelle « d’adulte » à un enfant? Comment trouver les bons mots et la force de le faire alors que toute notre énergie est employée à gérer nos propres émotions? Leur monde n’a pas à être imprégné de ce qui est préoccupant pour nous les adultes. J’avais alors décidé de laisser les choses se placer avant d’en parler…
La candeur des enfants
Pendant que je ravalais mes larmes, que je tentais d’amenuiser ma colère et ma déception, que je tentais de mettre ma face de fille pas trop triste, mon fils débarque avec sa bonne humeur, ses petites joues rouges, ses yeux brillants et me demande tout bonnement : « Ça roule ma poule? ». Misère.
Pas été capable de faire comme si de rien n’était.
– Maman va moyen. Elle vient d’apprendre une triste nouvelle…
– Ça va s’arranger, maman.
– Merci, tu es bien gentil, mon gars.
– Qu’est-ce qu’on mange pour souper?
Parce qu’il faut ben les nourrir ces enfants-là.
Des enfants, ça te grounde.
Les besoins des enfants sont assez simples : manger et dormir, c’est pas mal ça la base. Que tu te sentes triste, déprimée, préoccupée, la vie continue. Il faut aller les chercher à l’école ou la garderie, faire à souper, laver leurs vêtements, faire les lunchs, même si toi t’as pas faim et que tu aurais le goût de rester en pyj à dormir ta vie. Ben vous savez quoi? Ça fait du bien. Ça fait du bien d’avoir de bonnes raisons de se reconnecter avec l’essentiel. Ça aide à passer « au travers », à se prendre en main. Parce que j’ai un enfant, je n’ai pas le choix de me revirer de bord. De me montrer solide, car cet enfant a besoin de moi.
Chaque fois que j’ai eu des moments difficiles, ma situation de mère ne me permettait pas de m’apitoyer sur mon sort. L’insouciance des enfants m’a amenée à prendre ces moments avec un grain de sel et même à en tirer quelques leçons sur ma façon de voir la vie. Et mine de rien, de me réconforter doucement en donnant un peu de tendresse à mon Tilou.
Finalement, il n’y a pas de mauvaises ou de bonnes façons. En disant les choses simplement, avec un sujet, un verbe et un complément, ça permet de prendre du recul sur la situation. Pour mieux rebondir…
Avez-vous déjà eu à annoncer une nouvelle triste à vos enfants? Vous vous y êtes pris comment?