Jusque-là, la pseudo-médecine, je la trouvais weird et je n’y croyais pas. Le gynécologue qui me suivait non plus. Imaginez quand je lui ai dit très sérieusement, avec ma p’tite voix gênée :
« J’ai annulé le rendez-vous. Je ne subirai pas de version utérine. Je vais essayer l’acupuncture. »
À 34 semaines de grossesse, je n’avais plus le goût d’être obéissante. Ha!
Je me souviens que le médecin a ri de moi. Et je suis partie. J’ai pris mon pas-de-courage et je me suis pointée dans un cabinet spécialisé en périnatalité.
Dans la publicité, on annonçait que l’acupuncture pouvait modifier la position du foetus en cas de présentation en siège. Le taux moyen de réussite était de 85% ! Tandis que la version n’était efficace que dans 40 à 50% des cas.
Sans compter que la manoeuvre, en plus d’être un peu douloureuse pour certaines femmes, pouvait dans de rares cas affecter le rythme cardiaque du bébé! Bref, je m’étais informée.
Prendre le risque, aussi mince soit-il, d’affecter le p’tit bout de vie que je me fabriquais depuis 7 ans en clinique de fertilité. NO WAY!!
Et pour boucler la boucle, le bébé pouvait reprendre sa position en siège juste après la version.
Les aiguilles et l’opium
Avec l’acupunctrice, ça a tout de suite été le coup de foudre. En plus de m’endormir (enfin) lors des rencontres, les petites aiguilles et les cui-cui des oiseaux sur bande sonore me détendaient so much. À la praticienne, je pouvais TOUT raconter.
Même que j’ai arrêté d’avoir peur d’accoucher.
Même que j’ai accepté de faire des choses bizarres comme de demander à l’amoureux de me brûler les pieds avec des bâtons de moxa tous les soirs pour faire bouger le bébé.
Même que j’ai pratiqué des postures de yoga étranges pour favoriser le retournement.
Même qu’on a mis de la musique sur mon ventre, tout en bas, pour attirer le bébé vers cette zone.
Même qu’on a annulé les activités en soirée pour avoir le temps de faire tout ça.
Et comme par magie, nos drôles de manigances ont marché! Héhé!
À quelques jours de la césarienne, alors que le rendez-vous était fixé, j’ai senti un va-et-vient dans mon ventre. Comme si mon bébé se creusait un chemin avec tout ce qu’elle pouvait.
Lors du dernier rendez-vous en périnatalité, le médecin s’est moqué de moi (une dernière fois). Après l’échographie, preuve à l’appui, il brandissait le résultat en annonçant qu’avec moi, maintenant, il ne prendrait rien pour acquis.
J’étais heureuse. Je planais. Pour la première fois, je m’étais écoutée. Pour la première fois, je m’étais affirmée.
Depuis cette épopée (et depuis la violence de mon accouchement), je n’ai plus peur d’oser dire «NON!».
Avez-vous déjà tenté d’éviter une césarienne causée par un bébé en siège ? Qu’avez-vous fait ?