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L’interminable attente: mon récit d’accouchement
Crédit: Omar Lopez/Unsplash

J’étais à 38 semaines quand j’ai eu mon premier stripping, c’était la pleine lune en plus! J’étais certaine que ça allait décoller. J’ai bu de la tisane de framboisier pour me préparer, j’ai pris du kohosh pour déclencher et j’ai mangé épicé (du Dic Ann’s c’est épicé, non?).

Et puis rien… bébé était trop bien dans mon ventre.

Le jeudi suivant, deuxième stripping. Mon médecin me dit que d’après elle, cette fois-ci, c’est la bonne. Elle sera de garde le lendemain en plus: timing parfait! Je pars donc de ses bureaux pour aller marcher un peu, question de favoriser le décollement des membranes. Douleurs au ventre/bas du dos. Je le sens, l’attente ne sera plus très longue.

16h le jour même, les contractions sont bien présentes. Tout est régulier, nous attendons le 2 heures de contractions à la maison, tel que recommandé par notre hôpital.

 

On me place sur le moniteur, je patiente un bon deux heures et puis ensuite on me donne ENFIN ma chambre! L’endroit où je rencontrerai ma fille, que j’attends depuis si longtemps. Je me souviens avoir voulu tout garder en images dans ma tête #PhotosMentales, huhu.

On me propose l’épidurale et les infirmières me disent que plus tard, l’anesthésiste ne sera plus disponible. J’accepte donc. Il me gosse entre les vertèbres, manque son coup. Mon copain est vert, j’ai l’impression qu’il va perdre connaissance et il y a moi qui ai juste envie de lui crier « Prends sur toi, c’est moi qui souffre!!! ».

Et puis BAM, plus rien n’avance, je suis en attente dans ce petit lit avec mes jambes engourdies.
La nuit semble longue, je m’endors un peu entre deux visites de l’infirmière qui vient regarder le moniteur aux 15 minutes. L’attente est longue, je suis fébrile. Je pose mille questions techniques à l’infirmière, je suis aux bords de la crise de panique. Vers 5 h du matin, le médecin de garde arrive et me dit de me préparer (comme si je n’attendais pas déjà JUSTE ÇA), c’est l’heure, d’ici deux heures, j’aurai bébé avec moi. On s’énerve le chum et moi pendant que le personnel prépare la chambre.

S’ensuit ensuite l’épisode de «Pousse, pousse! T’es capable!» du personnel, en chœur.  Mais tout ce à quoi je pense c’est : «pousse, mais pas trop, je ne voudrais surtout pas faire caca sur la table!». 45 minutes plus tard, j’ai compris que si je voulais que ma fille sorte enfin, il serait peut-être temps que je lâche ma peur du caca et que je pousse pour vrai.

7h05, ma fille sort: c’est l’état d’urgence dans la chambre. Elle a respiré du méconium. Inhalothérapeute, médecin et infirmières font une extraction de tout ceci de ses voies respiratoires, tellement vite que j’ai à peine le temps de m’en rendre compte! Et puis enfin, on la colle sur moi en peau-à-peau; le plus beau moment de ma vie. Et pourtant, je me sentais si impuissante devant ce petit être, du haut de mes 24 ans, qui étais-je pour être responsable d’elle?

 
 
Vous êtes-vous sentis impuissants lors de la naissance de bébé? Comme un imposteur à qui l’on confie un grand rôle?

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