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Pourquoi les enfants de Valérie n’auront jamais accès à un iPad avant de pouvoir s’en payer un eux-mêmes.
Crédit: Valerie Poulin

Bon, vous allez peut-être me trouver matante ou chialeuse, mais selon moi, la technologie et les enfants ne font pas bon ménage. 

Chez nous, les téléphones sont intelligents dans le sens qu’ils font ce qu’ils doivent faire: appeler ou recevoir un appel. Les iPods sont branchés à des enceintes en hauteur et servent à écouter de la musique. Les ordinateurs ne sont pas accessibles sans nous. À leurs âges, ces objets ne les concernent pas.

Et les iPads? Ah, les « ostis de iPads! ». Je vous le dis avec certitude: nos enfants ne mettront jamais la main sur un iPad pour se divertir ou pour apprendre quoi que ce soit. Je refuse d’entendre que c’est une bonne manière d’apprendre ou de se divertir. Quand je vois un enfant glisser un doigt sur la page d’un livre et ne pas comprendre pourquoi ça ne tourne pas par magie, ça me désole.

Des enfants, ce sont des éponges prêtes à tout assimiler. Ils veulent comprendre le pourquoi, le comment. Je préfère que mes filles puissent apprendre les bases, courir, chanter, danser, jouer, lire, dessiner, grimper, imaginer, chanter, essayer, tomber, créer… au lieu de leur donner, clé en main, pour une lobotomisation technologique. Bon, c’est un peu fort j’en concède, mais soyons honnêtes. Nous ne leur rendons pas un grand service quand nous étiquettons cet objet comme de l’éducation.

Perso, j’aime pouvoir montrer des choses à mes enfants. J’aime l’échange entre nous et avec les autres, leurs réactions, leurs essais et leurs erreurs. Je n’aime déjà pas l’idée de les confier à un autre humain, mais là encore moins à une machine, même si ce n’est que pour quelques minutes ici et là.

Je l’ai déjà dit et je le répète: on pense se connecter, mais on fait que se déconnecter. De la réalité, des contacts humains, du toucher, de vraies émotions, des expériences à chérir. Pas juste des high scores et des fausses victoires. On y perd notre dextérité, notre indépendance, notre créativité. On pense à peine par nous-même, car on se dit que la réponse est à quelques clics. 
 

Crédit : Manal Drissi

 
Quand j’entends les gens dire qu’on ne voit plus les enfants jouer dehors ou s’amuser avec à moitié rien, je pense à ce qu’on leur donne comme exemple, comme options. Si on ne leur montre jamais à dessiner dans le sable avec un bâton, par exemple, il y a peu de chance qu’ils le découvrent d’eux-mêmes…

Comme beaucoup de ce que je vous partage, il s’agit de mon opinion, d’une conviction. Je pense seulement qu’un enfant gagne plus à bouger, à toucher de vraies choses et à interagir avec de vraies personnes qu’avec des images qui réagissent dès qu’on y pose le bout du doigt.

La dernière chose que je veux dans cette vie, c’est de donner l’impression à mes enfants qu’ils peuvent tout faire, tout voir ou tout obtenir juste en bougeant un petit doigt. J’essaie déjà de me défaire de cette habitude moi-même… 

Suis-je la seule à avoir peur de ce que l’omniprésence de la technologie peut vouloir dire pour le futur de nos enfants? 
 

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