Accoucher en 2 tounes et demie, avec ZÉRO douleur, c’est possible!

40 semaines et 2 jours. Ma petite dindonne continue de se faire chauffer. Tant pis. On me provoquera ce soir. Je suis TERRORISÉE. 

« L’ocytocine, c’est l’enfer! T’as pas le temps de respirer! »
« L’épidurale ça marche jamais, anyway, si tu demandes l’épidurale, tu es l’antichrist, man! »

Même si c’est mon deuxième accouchement,  on dirait que c’est pire. J’anticipe! Je n’ai pas la naïveté de la débutante. Et pourtant. La première fois, j’ai accouché en 1h25, à frette, avec la sensation terrible que ça sortait par les fesses. Somme toute, un super bel accouchement.

Juste avant de me rendre à l’hôpital, j’essaie l’huile d’onagre. Ça détend le col. Calvâsse!! J’avais l’impression que j’avais mis une bouteille d’huile Crisco là. 

Ma jaquette d’hôpital laitte, mon entrejambe huileux comme une friteuse (yark) et moi attendons le ballonet. Ça ne fait pas mal et c’est supposé ouvrir ton col jusqu’à 3 cm en 12 heures. Pour moi, ça a pris 30 secondes. Bam! 

« Allez-vous vouloir l’épidurale? »

Un peu honteuse, je dis oui. Sans joke, je me suis sentie faible… pendant 30 secondes. Fuck off la superwoman qui accouche dans la douleur. Tout d’un coup que ça ne me ferait pas mal? Je vais aimer mon bébé autant, right?

5h30 du matin : J’ai le goût de frencher l’anésthésiste. Ça marche!

Je DORS jusqu’à 10h, malgré l’ocytocyne qui me donne des contractions aux 2 minutes. Je sens parfois une pression, mais rien qui ne fait couler mon mascara! D’autant plus que je peux ajouter un petit kick d’épidurale quand j’en sens le besoin. Je tripe au bout.

10h30. On crève la piscine de madame, je suis à 7 cm.

10h50. Mon doc, pas supposé d’être là et habillé chic, enfile un sarrau et décide de m’accoucher. « Mets ta musique, dans 5 minutes, tu as ta fille dans tes bras. »

J’avais tellement une belle playlist d’accouchement. J’avais si hâte de reprendre mon souffle sur Basia Bullat, de donner tout ce que j’ai sur The Pretender de Foo Fighters, d’embrasser mon homme sur All I Want is you, ça détend embrasser, je vous jure.

Rien de tout ça s’est passé. Pas eu le temps.
 

On a écouté Seasons de Future Islands pendant qu’on se préparait. Aussitôt que Chandelier de SIA a commencé, j’ai coordonné mes poussées avec les grandes envolées du refrain. BEST CHANSON EVER pour pousser. Ça fitte avec le temps que tu as pour te motiver, pour pousser et reprendre ton souffle. Finalement, c’est sur la troisième chanson que j’ai été chercher ma fille. Quel geste spécial.

J’ai été la chercher en me jurant que jamais je ne la laisserais tomber, même si à ce moment-là, on était rendu à Free Falling de Tom Petty. 

ZÉRO douleur. Je vous jure. 

10 minutes. 2 tounes et demie et nous étions à nouveau 3. Au compte final, mon mascara a peut-être coulé, mais c’était à cause des larmes de joie.