Chaque famille crée ses propres traditions du temps des Fêtes. Oui, il y a le sapin, la dinde, les cadeaux. Chez nous aussi, nous avons tout ça. Mais la tradition la plus importante pour moi, c’est la bénédiction.
Qu’on se le tienne pour dit, je ne suis aucunement croyante. Les églises, les curés, les cérémonies, très peu pour moi. Mais du plus loin que je me souvienne, le premier jour de l’année, mon papi nous a toujours bénis.
Quand j’étais petite, mon oncle (le plus vieux) avait pour tâche de demander à mon grand-père de nous bénir. Toute la famille se déplaçait au salon et s’agenouillait devant mes grands-parents. Mon grand-père nous souhaitait de la santé et du bonheur pour l’année qui commençait, au nom du Père et du Fils, Amen. En retour, on l’embrassait, le serrait dans nos bras, le remerciait.
Les mains de mon papi
Crédit photo: Sylvie Poirier Photographe
Au fil des années et des chicanes de famille, c’est devenu le rôle d’un peu tout le monde de demander la bénédiction à mon grand-père. Depuis que ma grand-mère nous a quittés, ces quelques minutes se terminent inévitablement dans les larmes. Mais on y tient, on s’accroche.
Mon papi n’aime pas les formalités, n’aime pas être le centre d’attention, mais la bénédiction reste importante pour lui (et moi). Il a béni mes fiançailles et mon mariage, mais dans l’intimité, sans que personne ne puisse prendre de photo. Je sais que s’il ne l’avait pas fait, il aurait manqué quelque chose.
Cette année encore, le 1er janvier, nous aurons la bénédiction de mon papi. Ma fille posera probablement des milliers de questions. Et il me fera plaisir de lui expliquer pourquoi nous sommes à genoux devant grand-papi et pourquoi nous pleurons, parce que, pour moi et ma famille, c’est primordial de le faire.