Un premier temps des Fêtes en famille.
Pour la toute première fois, j’ai vécu un temps des Fêtes comme belle-maman, avec un poulet de 8 ans qui croit qui sait que le Père Noël existe.
Pour ma part, j’ai arrêté d’y croire à 5 ans (!!!) quand mon grand frère de trois ans mon aîné m’a tout avoué.
Des histoires de Père Noël, pas de lutins, un calendrier de l’Avent, un sapin de Noël décoré en famille, un train qui le sillonnait à ses pieds…le bonheur.
J’ai d’ailleurs dû me calmer le pompon, à la demande de l’amoureux, sur l’achat des cadeaux de Noël pour poulet. N’étant pas une fan des cadeaux-pour-rien-au-cours-de-l’année, je me gâtais depuis le début du mois de décembre.
Mais outre le bonheur, le temps des Fêtes a également été pour moi un moment d’angoisse, de remise en questions, de doutes, d’inquiétudes, de bilans.
Des questions de toutes sortes me traversaient l’esprit : « Suis-je une bonne belle-maman? Suis-je trop exigeante? Trop gâteau? Trop rigide sur certains aspects? Trop, trop, trop? ».
Parce que devenir belle-maman, c’est aussi avoir l’impression d’être en 3e année, dans la cour d’école, quand tu veux te joindre à un jeu de corde à sauter. Tu dois entrer dans la corde qui tourne rapidement sans la manger en pleine face, sans t’enfarger dedans, sans faire perdre le rythme aux sauteuses qui attendent leur tour derrière toi et aux tourneuses de corde à qui tu te joins.
C’est la peur de faire une gaffe irréparable, que les amies n’aient plus envie de jouer avec toi.
La peur que mon chum me trouve poche, qu’il m’aime moins à cause de ça. La peur que poulet ne s’attache pas, peu ou se détache de moi parce que j’ai merdé sur je ne sais trop quel aspect. Parce qu’avec lui, je suis une belle-maman et non une psychoéducatrice. Je n’ai pas le recul nécessaire que j’ai lorsque je suis en mode travail, même s’il y a énormément de moi dans mon travail.
Avec poulet, je suis Stéphanie, l’ex-enfant blessée, l’adulte insécure, la blonde de son père un peu fofolle, la femme-enfant, l’angoissée dépressive TDAH qui a aussi parfois du mal à se gérer dans son quotidien.
Encore mon maudit désir de performance qui refait surface dans des moments d’anxiété qui sont provoqués par bien autre chose que ma vie familiale. Mais cette dernière n’est pas épargnée.
Alors, en ce Temps des Fêtes de belle-maman, le premier en plus, je me souhaitais de profiter des yeux brillants de poulet, de son sens de l’humour spontané, de ses mimiques à mourir de rire, de son besoin de stimulation sensorielle dans un condo au dernier étage qui me fait dire, contrairement à l’ensemble des parents : « Poulet, si tu veux sauter, saute sur les divans », de son besoin de stimulation vocale, qui le fait chantonner, fredonner et siffler lors des trajets en voiture, de son sourire qui a touché le ciel lorsqu’il a vu ses cousins (!!!), de nos moments de bonheur, alors qu’on a traversé la rue main dans la main et qu’il s’est arrêté pour me regarder et me dire : « C’est vraiment cool, être un enfant ».
Pour l’année à venir, je me souhaite de me contenter d’être une belle-maman, et non plus d’être une bonne, une merveilleuse, la meilleure belle-maman.