Lorsque nous nous sommes séparés il y a 10 ans, j’ai fait appel au service d’aide du CLSC tel que recommandé sur Internet. Ce n’était pas un psychologue, pas un thérapeute, mais un genre d’intervenant social. Steve qu’il s’appelait. Déjà un gars, ça me tentait moyen. J’aurais préféré une femme, me semble qu’elle m’aurait mieux comprise.
Lors de mes rencontres avec Steve, j’avais une demande bien précise : donne-moi des trucs pour quand je vais péter ma coche et que je serai seule avec mon enfant de 3 ans, que je ne pourrai pas dire à son père : occupe-toi de ton enfant! (c’est toujours l’enfant de l’autre quand on n’est pu capable, non?). Mon besoin était clair de même.
Mais le beau Steve, qu’on aurait dit fraîchement sorti de l’université (et visiblement pas de l’école de la vie), ne cessait de me répéter que je devais vivre mon deuil, qu’il ne fallait pas sauter les étapes, que je devais prendre mon temps pour bien vivre la séparation, bla bla bla, alors que je lui avais clairement dit dès la première séance que tout ça était fait et que mon besoin était bien clair… Et tel un vendeur de garanties prolongées, il m’a sorti son petit dépliant sur la médiation familiale.
Pas vrai que je vais aller m’obstiner devant un inconnu, à tirer mon bord de couverte pour deux jours supplémentaires dans le temps des Fêtes et 50$ de plus de pension par année. Nous étions tout de même plus civilisés que ça, la séparation se faisait d’un commun accord, nous n’avions pas besoin d’un médiateur pour nous dire quoi faire. Dans ma tête, un médiateur, c’était en dernier recours ou quand une femme n’avait pas d’indépendance…
La médiation familiale : pour aider les familles et la bonne entente gratuitement!
J’avais le préjugé solide me direz-vous. Depuis, plusieurs personnes de mon entourage ont eu recours à la médiation familiale avec grande satisfaction. Le médiateur est une personne neutre qui rend la situation moins émotive, qui aide les parents à mettre des balises sur leur nouvelle vie avec leur(s) enfant(s). Un contrat en quelque sorte. Les parents sélectionnent eux-mêmes leur médiateur tant qu’il est accrédité par le ministère de la Justice du Québec. La personne choisie peut être recommandée par quelqu’un dans l’entourage ou encore trouvée sur le répertoire en ligne.
Le ministère de la Justice du Québec assume le paiement des honoraires de médiateurs familiaux accrédités dans les situations suivantes :
- Lors d’une participation à une séance d’information de groupe sur la parentalité après la rupture, d’une durée de 2 h 30, présentée en soirée par des médiateurs familiaux accrédités et accessible dans 42 palais de justice du Québec. (Les ex-conjoints sont assurés de ne pas être inscrits à la même séance, sauf s’ils en font la demande.);
- 5 h de services professionnels lors des rencontres de couple avec le médiateur familial choisi, dans le cas d’un processus de séparation,
ou
- 2 h 30 de services professionnels, dans le cas d’une demande de révision ou pour des parents qui ont déjà bénéficié des services de médiation familiale
Ce sont les parents qui, ultimement, décident
Le médiateur ne prend aucune décision. Il facilite surtout la discussion en permettant à chaque parent de communiquer ses besoins et précisions à l’autre parent. Ce n’est pas là où madame va traiter monsieur de tous les noms et vice-versa. Le médiateur sera là pour tempérer la situation et ramener aux raisons de la rencontre. Il veille bien entendu à ce que les intérêts des enfants soient pris en compte.
La garde des enfants, les droits de visite et de sortie, la pension alimentaire, le partage des biens, tous des sujets qui seront abordés lors des rencontres afin d’établir l’entente. Il s’assurera que les enfants vivent équitablement autant chez un parent que chez l’autre. Les sujets plus propres au couple en soi (argent, placement, biens matériels, propriété) peuvent également être discutés.
La médiation est confidentielle et son contenu ne peut être utilisé en preuve devant un tribunal.
La médiation est-ce pour tous les parents?
La médiation familiale n’est évidemment pas recommandée dans un contexte de violence conjugale, de harcèlement, de menaces ou de toute situation où l’un ou l’autre des parents seraient en danger.
Si les ex-conjoints ont pu s’entendre à l’amiable, la médiation n’est pas nécessaire non plus, quoiqu’il puisse être bon d’aller valider avec un médiateur si des éléments de l’entente sont manquants.
Pour en savoir plus sur la médiation familiale, consultez le site du ministère de la Justice et visionnez les capsules vidéos de témoignages.
Je dis depuis toujours : on ne fait pas des enfants pour se séparer. Cependant, quand tout cela devient inévitable et que c’est la seule solution possible, je me dis qu’il vaut mieux utiliser tous les outils mis à notre disposition pour faciliter le plus possible la séparation.
Avez-vous eu recours au service de médiation familiale? Quelle expérience en avez-vous retirée?