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Prendre des antidépresseurs pour (enfin!) souffler un peu – Partie 1 de 3
Crédit: Flickr/ The Javorac
Prendre des antidépresseurs n’a jamais été un tabou pour moi. Pourtant, je réalise qu’il y a encore trop de préjugés à ce sujet et que ceux qui jugent sont souvent mal informés. Voilà pourquoi j’écris cet article. D’un côté, j’aimerais contribuer à la fin des tabous. De l’autre, si mon témoignage peut aider quelques personnes, j’en serais ravie.
 
J’ai commencé à prendre des antidépresseurs un peu par hasard. J’avais vingt ans, j’étais étudiante au bac et je voulais du Ritalin. (Oui, je sais). À la place, on m’a proposé Effexor. Je souffrais d’anxiété avec trouble panique depuis l’adolescence et le docteur croyait que ce médicament m’aiderait, d’un côté, à avoir une meilleure concentration, et de l’autre, à maîtriser mon anxiété.

J’étais ambivalente.

« Oui mais, c’est un antidépresseur… »


Comme plusieurs, j’avais des préjugés à ce sujet. Je voyais les gens qui prenaient des antidépresseurs comme des mésadaptés, des gens pas tout à fait normaux, qui passaient la journée assis sur leur divan à regarder la télé… Oui, je sais.

Je ne suis pas allée à la pharmacie tout de suite.
Je voulais réfléchir.
75 mg. Presque la plus petite dose.
 
Je n’étais pas certaine d’en avoir absolument besoin. Il arrivait que mon anxiété prenne un peu trop de place dans ma vie, mais de manière générale, je la gérais plutôt bien. Finalement, après avoir réfléchi pendant quelques semaines, je me suis dit : « Why not? Au pire, j’essaie, et si j’aime pas ça, j’arrête. J’ai rien à perdre. »

Alors j’ai essayé, et après un certain temps, quelque chose de magique s’est produit.

On avait injecté une dose de calme dans mon cerveau. Tout à coup, je n’avais plus cette peur constante et injustifiée de me faire virer de mon petit boulot d’étudiante. Je n’analysais plus chaque chose que j’avais dite ou faite dans la journée en me demandant si j’avais fait une folle de moi. Je ne décortiquais plus le ton et les paroles de chacun de mes collègues ou supérieurs en cherchant à y détecter la moindre trace d’hostilité à mon égard. Je ne me repassais plus, comme un film mental, toutes les situations ambiguës de la journée, en poussant mon esprit à la recherche d’un détail essentiel à mon analyse.

Je n’étais pas dépressive. Mais anxieuse, je l’étais. Et ce n’est pas normal de souffrir autant, surtout quand il existe des solutions à portée de main. Je n’étais pas folle, ni mésadaptée. J’étais une fille normale, aux prises avec un problème plus grand que moi. Un problème CHIMIQUE.
 
Si jusque-là, je faisais une ou deux crises d’angoisse de temps en temps, je n’en ai plus fait aucune. Zéro. Niet. Pour ce qui est de mes questionnements et inquiétudes par rapport à ce les autres pensaient de moi, ils ont été remplacés presque immédiatement par un énorme: « Pfff! PAS GRAVE!!! » Je n’en revenais pas. C’était le jour et la nuit. Je ne comprenais même pas comment j’avais pu m’inquiéter autant pour de telles banalités.

Tout à coup, je ne craignais plus les conséquences. Je n’étais plus anxieuse. J’étais comme tout le monde. J’avais le droit de souffler, d’avoir une vie normale, comme les autres. Et c’était TELLEMENT REPOSANT. Mon cerveau avait grandement besoin de ce break. Il était essentiel pour que je puisse apprendre à me reconstruire. Les antidépresseurs ne m’ont pas empêchée d’être moi-même, au contraire : ils m’ont permis de redevenir moi-même!
 
Par contre, il y avait un hic : j’ai toujours voulu des enfants, et dès que j’ai commencé ma médication, j’ai su qu’un jour, je devrais arrêter. Pour moi, être enceinte en prenant des antidépresseurs n’était pas une option.

Vivez-vous avec l’anxiété? Que pensez-vous des antidépresseurs?

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