Je sais que je ne suis pas la seule dans ma situation, que d’autres ont le même problème. Je ne suis aucunement monoparentale, mais je dois admettre que je suis le parent le plus présent à la maison. Très présent, comparativement à mon conjoint qui est très absent.
Je pourrais vous faire son curriculum, expliquer pourquoi son travail prend plus de place. Vous expliquer le pourquoi du comment il peut partir une semaine en vacances sans nous et que moi, je ne peux pas le faire. Pourquoi ses activités avec ses copains priment sur les miens.
Je pourrais vous expliquer pourquoi j’endure ça aussi. Vous dire que je l’aime, mon chum. Que j’aime mieux le voir pas souvent à la maison que ne pas le voir pantoute. Que j’aime mieux être drôlement accompagnée que d’être seule.
Ce que je veux mettre de l’avant, c’est que oui, c’est pas si le fun que ça quand le papa n’est pas présent. Qu’idéalement, il serait toujours là ! Qu’il m’aiderait à tout faire et que les activités seraient égales. Mais non, ce n’est pas comme ça. Pas pour tout le monde. Pas pour nous, du moins.
Je pense sincèrement que certaines personnes ont besoin de liberté. De sortir de la maison. Ça n’en fait pas des mauvaises personnes. Il faut apprendre à dealer avec ça. Ça fait partie des concessions à faire. Ça fait que mes enfants sont très contents de passer du temps avec lui lorsqu’il est là.
On me suggère souvent de partir, ou on me demande sans cesse comment je fais pour endurer ça, sans pour autant prendre en considération que chaque famille est différente. Parce qu’on s’attarde aux fois où ça me dérange qu’il parte, quand je suis un peu fatiguée ou malade. Que j’aurais peut-être besoin d’un petit break…
Mais je vais vous dire un secret. J’apprécie quand même être seule avec les enfants. Dans le sens que j’ai mes moments avec eux. Que je me sens utile aussi. Que je suis aux premières loges pour leur premier pas. Que je suis là pour leur montrer le plaisir de cuisiner. Que je leur apprends à courir dans le corridor.
C’est sûr que j’ai mon lot de moments plates. Que c’est un casse-tête si je veux faire une activité la semaine. Mais au moins, quand je me couche, je sais que mes enfants peuvent compter sur leur maman et, collée sur mon chum, je sais aussi que c’est une question de choix et que si je reste, ça m’appartient à moi.
Donc je reste, j’essaie de dealer avec les moments où ça me gosse et j’en profite quand je peux aussi.
Parce que la vie, c’est pas juste un long fleuve tranquille, chaque famille vit des défis, le mien c’est le peu de présence du papa. Ça pourrait toujours être pire. J’ai choisi ma famille et je l’aime avec ses défauts et ses qualités.
Comment vivez-vous la réalité d’un père peu présent physiquement?