La vie a arrêté de tourner chez nous depuis trois semaines. Littéralement!
Il n’existe plus rien d’autre de plus important qu’une seule petite chose insignifiante qui trône dans la salle de bain : le pot!
Arrêtez tout! Éteignez vos télés! Prenez congé! Fermez la ville! Ma fille est propre!
J’ai toujours jugé (et je juge encore, j’avoue) les parents qui postaient des statuts Facebook du style « premier pipi dans le pot » ou « première crotte de Chose-là ». Mais depuis trois semaines, je commence tout de même à comprendre à quel point ça devient central dans une vie de parents.
Parce que les premiers jours où elle commence à apprivoiser la petite bête, c’est la panique! Je la suis partout comme un chien de poche, à l’affût de la moindre petite goutte qui pourrait traverser son pantalon. Aux cinq minutes, on répète : « As-tu envie, là ? Pis là, as-tu envie ? » De quoi la dégoûter à tout jamais de retourner sur la bolle.
Un moment donné, je me suis extrait de mon propre corps et je me suis regardée aller. J’avais l’air d’une folle. Et ma fille, du haut de ses deux ans et demi, devait se dire : « C’est tu vraiment ça, être propre? Ben laisse faire, je vais rester aux couches ».
On apprend donc à se calmer, à respirer par le nez et à se fier à son bon jugement. Si elle a envie, elle le demandera.
Sauf un petit (gros) accident lors d’un brunch chez Cora, tout se déroule bien jusqu’ici. (Lire par « accident » la nécessité de tout foutre à la poubelle : la bobette, le legging et les bas. Il n’y a aucun pantalon au monde qui vaut assez cher pour que je me mette ainsi les deux mains dans la marde les besoins de mon enfant).
Tous les endroits sont bons pour apprendre la propreté, même la terrasse.
Avoir un enfant qui devient propre, c’est :
- Raccrocher rapidement le téléphone ou laisser les spaghettis coller au fond de la marmite quand on entend crier « j’ai envie »!
- Accepter que 90% de nos discussions de couple tournent autour des concepts de numéro un et numéro deux… du moins temporairement.
- Ramasser à la grandeur de la maison des
esties depetits collants de princesses qu’on a acheté en guise de récompense et qu’on lui donne systématiquement à chaque pisse. - Devoir repenser l’heure du coucher, qui se négocie à grands coups de « j’ai envie ».
- Arriver au souper chez les beaux-parents avec sa propre cuvette de toilette en plastique sous le bras. Ça, ça te replace les valeurs et le glamour, croyez-moi!
Quoi qu’il en soit, c’est un beau cadeau qu’elle vient de nous faire… nous qui devrons recommencer d’ici quelques jours à changer des couches pour une nouvelle paire de petites fesses.
Comment s’est passé l’apprentissage de la propreté chez vous?