Dernièrement, un billet sur TPL Moms a suscité beaucoup de réactions. Qu’on soit enthousiastes ou mal à l’aise par rapport au partage de lait maternel, on ne peut pas nier que le récit d’Anne-Marie est très touchant. Ça m’a donné le goût de parler de mon histoire de lait partagé.
En décembre dernier, la copine d’un ami a accouché d’urgence pendant ses vacances de Noël. Elle était due début mars. Comme ils n’habitent pas Montréal et que ce n’était pas du tout dans leurs plans d’accoucher là, là, mettons qu’ils ont dû se revirer sur un dix cennes. Mon ami a fait appel aux moms de son entourage pour emprunter un tire-lait électrique parce que la nouvelle maman tenait profondément à donner son lait au mini-bébé qui venait d’arriver. Elle voulait l’allaiter quand il aurait repris ses forces, alors elle a tiré son lait pour maintenir sa production. Jour et nuit, aux 2-3 heures.
Bébé était aux soins intensifs et elle, elle tirait son lait avec ma machine. Après quelques semaines, bébé a réussi à prendre le sein. La fierté du papa quand il nous l’a annoncé était palpable. J’imagine le bonheur d’allaiter après tout ce temps passé en tête-à-tête avec une « trayeuse » et j’en ai les yeux tout mouillés!
Éventuellement, le petit a obtenu son congé de l’hôpital, l’allaitement était A1 et j’ai récupéré ma machine.
Puis, mon ami m’a écrit pour me demander si je connaissais quelqu’un qui avait besoin de lait maternel : la maman en avait tellement tiré pour garder une bonne production qu’ils ne savaient plus quoi faire avec tout ce lait congelé… Surtout qu’ils planifient de rentrer chez eux bientôt ; pas question de traîner deux glacières pleines de lait maternel dans l’avion! Oui, vous avez bien lu : DEUX GLACIÈRES. PLEINES.
Ils avaient déjà contacté Montreal Milk Share, mais n’avaient pas de nouvelles. On sait d’ailleurs que ça ne va malheureusement pas fort dans le domaine du don de lait maternel en ce moment au Québec.
Pis là j’ai comme eu une bulle au cerveau : MOI!
Ça faisait quelque temps que mon médecin me recommandait d’arrêter l’allaitement, pis même ma sage-femme est d’accord que ma santé en serait probablement améliorée. Tsé, quand une Super-Pro-Allaitement-Jusqu’à-2-ans te dit, avec des larmes dans les yeux et dans la voix, que tu ferais mieux de sevrer bébé, c’est non négligeable!
Ma fille avait presque 10 mois, je sais très bien que j’aurais pu simplement passer au lait régulier (et c’est ce que je comptais faire), mais je trouvais ça trop triste de la sevrer avant mon objectif d’un an, et je me sentais pas mal coupable (maudite culpabilité).
Fait que, j’ai dit à mon ami que s’ils n’arrivaient pas à trouver une famille plus dans le besoin que moi, je serais vraiment heureuse de recevoir du lait de sa blonde (lololol). Quelques jours plus tard, il est débarqué chez nous avec une glacière pleine à ras bord, content d’avoir trouvé une façon de me remercier d’avoir contribué à sauver l’allaitement de sa douce. C’était une belle façon de boucler la boucle de cette histoire, finalement!
Quelques jours plus tard, une maman qui devait accoucher en mars et qui ne pourra pas allaiter pour raisons médicales les a contactés et comme son bébé aura beeeeeeeen plus besoin de lait maternel que ma fille, je leur ai donné une grosse partie de ce que j’avais. J’en ai gardé un peu pour sevrer ma fille en douceur, comme ça même si je dois arrêter l’allaitement, elle aura du lait maternel jusqu’à ses un an et ça, c’est un cadeau inestimable. De la blonde de mon ami que j’avais croisée quelques fois, cette femme qui a donné du lait à ma fille est devenue une amie chère que j’admire pour sa détermination et que j’aimerai toujours d’amour.
Avez-vous déjà pensé avoir recours à des dons de lait ou l’avez-vous déjà fait?