Je ne suis pas vraiment différente de la majorité des gens. Je suis aussi un peu scrap en dedans, comme beaucoup d’autres. Pourtant, je me sens comme un mouton noir. Je suis une fille hyperémotive et je suis une dépendante amicale. #NouveauMot. J’ai peur de transmettre une partie de ma blessure à ma fille, j’ai peur qu’elle devienne hyperémotive elle aussi. J’ai peur qu’elle se laisse blesser par les gens qui l’entourent, par leur manque de compréhension et qu’elle finisse par se sentir seule.
J’ai d’excellentes amies, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je désire rester anonyme par rapport à cela. Je les adore, elles sont brillantes, généreuses et super le fun. Par contre, si je ne tempère pas ma personnalité, la majorité d’entre elles, même si elles m’aiment beaucoup, ne passerait pas au travers de mes crises émotives. Je me suis toujours demandé si j’allais un jour arriver à trouver MA personne. (Les fans de Grey’s Anatomy comprendront.)
Si tu m’appelles à 3 heures du matin, même si je suis une mère, je vais te répondre. Et si tu es en panique, je vais partir en pyjama à -30 pour aller te flatter les cheveux dans ton lit. Tu es mon amie, tu mérites ça. Si pendant 6 mois tu veux pleurer ton ex, me casser les oreilles avec ça et être une humaine pathétique, je vais t’endurer, même si c’est long, même si c’est lourd. Si tu veux que je me couche par terre sur le sol pendant 2 heures sans parler pendant que tu feel pas, je le fais avec plaisir.
Mais c’est considéré comme hors norme.
De nos jours, quand une amitié est un peu trop lourde, on lâche rapidement et je trouve ça horriblement triste. C’est comme si absolument personne ne méritait qu’on traverse les dures épreuves de la vie avec elle, parce qu’aucun lien de sang ne nous unit. Je le dis parce que certaines de mes amies me répètent : « ha non, je ne vais pas encore te parler de ça, je suis fatigante! » Hé bien non! Tu as besoin de t’exprimer et je suis là pour ça, jour et nuit, 365 jours par année.
J’ai l’impression de faire partie d’une minorité de gens. Je m’attache aux personnes que je côtoie et je donne beaucoup même si je connais peu. Plusieurs trouvent cela bizarre ou se sentent dérangés par ce comportement. Pourquoi? Je n’arrive pas à comprendre. On est gêné de dire ce que l’on pense, il est impossible de penser qu’on a une amie dans notre cercle proche qui n’est pas en train de parler dans notre dos ou de juger nos agissements?
J’aurais juste besoin de savoir que le jour où ma fille va être rendue là, le monde aura changé. La gentillesse un peu hors norme ne sera plus considérée comme un geste dérangeant ou quelque chose qu’il faut juger parce que c’est nécessairement fake et impossible que quelqu’un aille autant de compassion pour un autre humain.
Je n’ai pas envie de lui dire : « ne dérange pas tes amies avec ça, elles vont s’éloigner de toi. » Ou encore : « n’agis pas de cette façon, la société va te juger et ta meilleure amie aussi. »
Vous sentez-vous un peu comme ça? Avez-vous votre personne de confiance? Jugez-vous vos amies sans vous en rendre compte?