Quand la naissance de bébé est difficile – 10 mois plus tard, où en sommes-nous?
Andréanne M. LapointePetit récapitulatif de la dernière année : j’ai accouché en mai dernier d’une magnifique petite fille qui a manqué d’oxygène à la naissance. Après quelques mois d’incertitude quant à l’ampleur des séquelles, nous avons finalement découvert qu’elle souffre d’une surdité modérée permanente des suites de son entrée difficile dans le monde.
Toute la famille apprend présentement à dealer avec cette condition et tout ce que cela implique aka faire porter des appareils auditifs à un bébé de 10 mois qui ne pense qu’à les manger. Fort heureusement, il semble qu’elle n’aura pas d’autres séquelles. Quel soulagement! Il aura fallu attendre 7 longs interminables mois avant que la docteure de néonatalogie nous rassure ainsi.
7 longs mois à me demander si ma fille présenterait un retard mental ou moteur…
Malgré les pronostics rassurants, nous sommes tout de même abonnés aux suivis dits de routine. Ces suivis que la petite voix de l’angoisse dans ma tête perçoit comme certaines incertitudes persistantes par rapport à son développement.
Malgré mes inquiétudes de maman, je suis tout de même très positive et pas seulement à cause de ce que les spécialistes m’ont dit, mais surtout quand je regarde l’évolution de ma petite fille!
Chaque nouvel accomplissement de sa part m’apporte du soulagement. Comme si un souffle de réconfort me disait: « ok, c’est correct, elle fait ceci ou cela, elle se développe normalement, tout va bien, tu peux arrêter de stresser. » C’est suite à ces brefs instants de reconnaissance extrême que je me rends compte de l’ampleur de la crainte constante que j’ai qu’elle présente un retard de développement quelconque.
Tout mon corps crie victoire lorsqu’elle accomplit une nouvelle tâche telle que tenter d’enfiler son chandail, mettre sa cuillère dans sa bouche pour manger seule, marcher à 4 pattes ou essayer de se tenir debout. Et le summum de la joie fut de l’entendre dire « maman » et « papa », malgré ses problèmes auditifs.
Au début de sa jeune vie, j’ai eu peur qu’elle ne parle jamais ou même qu’elle ne marche pas. Peurs irrationnelles sans doute, parce qu’elle ne semblait pas avoir de séquelles assez importantes qui auraient causé de telles conséquences, mais dans ma tête de mom angoissée, je craignais le pire. Aujourd’hui, mes craintes ont diminué, mais elles ne sont pas disparues. J’appréhende les retards de langage, les difficultés scolaires, les railleries des camarades…
Depuis sa naissance, ma fille traverse toutes les étapes de sa vie comme une championne, elle est même souvent en avance par rapport aux étapes normales de développement sur le plan moteur. J’espère donc que les choses continuent de si bien se dérouler.
Parfois je me demande qui, d’elle ou de moi, a le plus de difficulté à vivre avec la situation. Elle se porte tellement bien et semble si heureuse, j’ai souvent l’impression que c’est moi qui présente les séquelles les plus importantes. Je dis cela en toute humilité, je suis consciente qu’elle aura fort probablement à vivre des difficultés en lien avec sa surdité. Mais pour l’instant, elle est semblable à tous les autres petits amis de la garderie.
Comment évoluent vos minis qui ont vécu des naissances difficiles?