Aujourd’hui, j’ai perdu les 4000 livres qui pesaient sur mon dos depuis les derniers mois. Je me sens légère comme une plume. Non, mieux, je me sens incroyablement libérée. Je n’ai plus ce sentiment de peur et d’angoisse qui me suivaient partout, peu importe ce que je faisais. Aujourd’hui, j’ai eu une foutue bonne nouvelle : on n’envisage plus la chirurgie cardiaque pour ma fille de 7 mois…
Il n’y a pas de mots pour décrire ce que je vis, encore moins pour décrire ce que je vivais avant d’apprendre cette nouvelle. Quand on devient parent, on accepte que l’existence d’un petit être devienne plus importante que la nôtre, pour le meilleur et pour le pire. Alors quand les choses ne vont pas parfaitement bien avec la santé de bébé, on est chaviré. Depuis que ma fille a l’âge d’un mois, elle est suivie en cardiologie, car elle souffre d’une insuffisance cardiaque. À sa naissance, les docteurs avaient entendu un petit souffle, mais on nous avait dit que ce n’était rien de grave, car beaucoup de gens peuvent vivre sans problème avec ce type de malformation. Sauf qu’à l’âge d’un mois, le discours avait changé.
On nous avait dit au début qu’il fallait espérer qu’elle prenne du poids, pour gagner du temps. Une opération à cœur ouvert sur un bébé d’un mois, ce n’est pas l’idéal. À cette époque, notre fille avait chuté du 50e au 4e percentile en terme de poids. Les choses n’allaient pas bien. Nous avons tout fait en notre pouvoir. J’ai dû arrêter l’allaitement exclusif, à ma grande tristesse. C’était la bataille à chaque biberon pour réussir à la faire boire une petite gorgée de plus, en espérant que ces gorgées de plus lui feraient prendre quelques grammes à la fin de la journée.
Chaque moment sur la balance était un véritable stress. Parfois nous sautions de joie, parfois nous étions démolis. Nous essayions de ne pas y penser, mais ça nous grugeait par en dedans. On commençait à virer fou un peu.
Crédit : Valérie Tremblay
Crédit : Valérie Tremblay
En janvier, les docteurs nous ont informés qu’il fallait commencer sérieusement à se faire à l’idée qu’elle aurait besoin d’une éventuelle chirurgie, mais qu’ils ne savaient juste pas à quel moment. Il y aurait un suivi serré, des examens, question de déterminer le moment le plus opportun pour faire cette satanée chirurgie. Nous avons posé la question, à savoir s’il n’y avait pas moyen de s’en tirer sans chirurgie. On nous avait répondu qu’à moins que les résultats des examens soient erronés, c’était ce qui nous attendait dans le détour.
Ce matin, c’était un rendez-vous de suivi. Nous nous attendions à sortir de là la tête basse avec un rendez-vous pour la chirurgie. Dans le meilleur des cas, on s’attendait à ce que les choses soient stables. Par le plus merveilleux des miracles, les choses étaient encore mieux que stables, elles étaient mieux que la dernière fois. Le problème est en train de s’arranger par lui-même.
Le cardiologue était lui-même surpris, et impressionné. Ils ont refait les examens, pour s’assurer qu’ils ne faisaient pas d’erreur. Il n’y avait pas d’erreur. Le prochain rendez-vous est en juillet et, d’après leurs conclusions de l’heure, on n’envisage plus de chirurgie.
On est revenu à la maison, le cœur léger, l’esprit en paix. J’ai versé des larmes, de bonheur cette fois.
Et vous, avez-vous vécu des montagnes russes d’émotions avec la santé de votre bébé? Si oui, comment avez-vous vécu avec ce stress?