« Quand l’appétit va, tout va », disait Obélix. Maintes fois j’aurais aimé l’avoir à mes côtés afin qu’il m’aide à convaincre mon aînée de manger! Mais non. Il s’est réincarné dans le corps de ma cadette, qui elle, mange vraiment n’importe quoi.
Ma grande fille, née prématurée, a toujours eu une sensibilité de la bouche et de la déglutition. Elle s’étouffait à chaque boire. En vieillissant, les « mottons » lui levaient le cœur. En fait, tout lui lève le cœur.
Le yogourt avec des mottons
La sauce à spag’ avec des mottons
Le pâté chinois avec… ok, on a compris.
C’était plus facile de faire la liste de ce qu’elle mangeait que de ce qu’elle ne mangeait pas. À trois ans, elle comptait 7 aliments : le lait, la soupe aux nouilles, le poulet, les carottes, les raisins verts (!), le tofu (!!) et les escargots (!!!).
Ce n’est pas parce que nous lui avons donné des purées lisses trop longtemps. Ce n’est pas parce que nous lui avons préparé un repas différent du nôtre, qu’elle est trop gâtée, un enfant-roi ou qu’elle nous marche sur la tête. Ça ne fonctionnait juste pas.
Nous avons consulté à ce sujet, montré à notre fille à mâcher avec ses molaires (pour éviter le chatouillement avec le bout de la langue et, inévitablement, les nausées), mais surtout, nous avons pris notre mal en patience.
J. a cinq ans maintenant. Elle ne mange toujours pas de « mottons » et pas forcément tous ses légumes, mais il y a tout de même eu une certaine amélioration au fil des années. Notre objectif : éliminer la peur entourant les nouveaux aliments et l’inviter à goûter. Les repas sont encore un bras de fer où nous, parents, tentons de mettre de l’eau dans notre vin.
Mais pas trop quand même, on ne voudrait pas le diluer… Hic! Santé!