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Quand le cerveau balance entre dette et choix de société.
Crédit: eyecmore

Je ne suis pas une revendicatrice, une manifestante de tous les instants, une critique pointue. J’envie pour cela l’esprit et la plume d’Emilie Sarah ou de Manal. Quand une merde arrive, quand une politique vient me toucher, je soupire, je serre les dents et je continue. Je ne suis pas assez l’actualité pour croire que j’ai une connaissance suffisante sur un sujet pour me faire une opinion, opinion que j’ai rarement tranchée au couteau.
 
Je comprends la nécessité d’un budget, le stress d’arriver à le boucler. Je comprends les dettes, le besoin de couper. Je comprends que le Québec traîne le poids de son passé. Quand mon père m’a montré un compteur de la dette, ça avait fessé.
 

Ce n’était pas cette vidéo, c’est pas récent, mais bon, ça donne l’idée
Crédit: Iedm/youtube

Sauf que…
 
Là, je m’inquiète. Mon conjoint me disait, quand Harper coupait allègrement dans la recherche fondamentale, que ce geste allait avoir des conséquences dans dix ans, quand on allait accuser un grand retard scientifique, faute de recherche à la base.
 
J’ai peur qu’on fasse la même chose à la société. Que pour équilibrer un budget, on hypothèque le futur. Je ne suis pas contre l’équilibre, contre le remboursement de la dette, mais j’aimerais savoir quels coûts, sociaux cette fois, ça va avoir quand mon fils sera grand.
 
Est-ce que les femmes vont rester à la maison faute de pouvoir aller travailler quand elles auront un enfant? Est-ce que les garderies permettront encore de stimuler, d’éveiller les petits? Est-ce que des enseignants dévoués et qui aiment leur job vont enseigner à mon jeune?  Parce que, voyez-vous, je préfère nettement avoir un prof qui se donne à fond et qui se sent valorisé par son travail qu’un tableau électronique. Est-ce que F-A aura le droit à une bibliothèque bien fournie, pour lui permettre d’ouvrir son esprit ou de faire des recherches avec des données récentes? Est-ce que les enfants de toutes les classes sociales auront au moins un semblant de chance d’être traités à égalité?
 
À ceux qui se plaignent du coût des programmes reliés aux enfants, je pense qu’il faudrait se rappeler collectivement que quand on sera vieux, nos couches seront changées par ces mêmes enfants qui seront rendus nos payeurs d’impôts. Il nous en faut, des bébés. Je ne suis pas certaine de grand-chose dans la vie et encore moins en politique, mais je pense vraiment qu’investir pour le développement, l’éducation, le support des enfants, c’est investir en tibidou pour notre futur.
 


Crédit: Fannie Dionne

 
Si je puis me permettre une utopie…
 
T’sais, je comprends que les politiciens ne savent pas à intervalle régulier s’ils vont garder leur job. Ça doit être pas mal stressant et ça doit faire que certaines tactiques plus ou moins légales sont utilisées pour se faire réélire. C’est plate, mais bon.
 
Mais est-ce qu’il y a moyen de voir au-delà de quatre ans? Est-ce qu’il y aurait moyen d’asseoir tout le monde à une table (avec respect) et de décider des grandes lignes pour le futur. On se voit où, collectivement, tous partis confondus, dans dix ou vingt ans?  Une fois ça bâti, que les partis politiques nous proposent une manière ou l’autre d’y arriver, au moins on saura où on est supposé aller.
 
Peut-être que toutes les coupes du gouvernement ont du sens et sont nécessaires. Mais qu’on explique au moins d’où ça sort, le contexte plus large et les mesures prises pour que les générations qui suivent puissent encore vivre avec tout ça. Honnêtement, intelligemment, et sans réduire les dépenses à « un café par jour ».
 
Qu’en pensez-vous?

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