Aller au contenu
Allaiter et culpabiliser, c’est possible!
Crédit: Unsplash

Allaiter et ressentir des sentiments mitigés malgré les moments privilégiés avec mon garçon, ça a été ma réalité de nouvelle maman. J’ose croire que je ne suis pas la seule.
 
Durant toute la durée de ma grossesse, il était clair pour moi que je désirais allaiter. Parce que j’en connais tous les bienfaits et aussi parce que j’étais et suis toujours convaincue que c’était la meilleure chose pour mon garçon. Je n’avais juste pas prévu ressentir une vague de culpabilité par rapport à cette réalité.
 
Ma grossesse a été difficile, même très difficile, je vous en ai d’ailleurs déjà parlé. Mon amoureux a eu peur de perdre sa conjointe et son garçon. Le jour où j’ai accouché, je ne vous dis pas le bonheur et le soulagement que nous avons vécus comme nouvelle famille.
 
Mon chum a été impliqué à fond tout au long de la grossesse. Dès les premières minutes de vie de notre garçon, il est devenu un papa présent, attentionné et capable de s’occuper de son fils de A à Z.
 
Il m’a aidé à mettre notre garçon au sein. Il a regardé de multiples infirmières tenter de m’aider avec mon allaitement qui était passablement compliqué. Il est venu avec moi au CLSC pour avoir des conseils. Il a joué le rôle du papa parfait qui prépare bébé pour que maman allaite.
 
Vue de l’extérieur, notre expérience d’allaitement se déroulait comme dans les livres. Par contre, dans mon cœur de maman, il en allait tout autrement. Dès la première fois où j’ai vu mon conjoint donner un biberon de lait maternel à mon garçon qui refusait catégoriquement le sein, j’ai compris à quel point pour lui c’était un moment magique. LE moment qu’il attendait, sans jamais oser en faire mention. Son regard envers notre bébé voulait tout dire.

J’ai pleuré. Parce que c’était beau. Parce que c’était leur moment. Parce que nourrir son enfant, c’est un privilège quand on est un papa et que notre conjointe décide d’allaiter.
 

Crédit : Annie-Pier Couture

 
Au fond de moi, j’avais le sentiment de priver mon amoureux de ces moments précieux avec notre fils. Ma tête savait que l’allaitement était la meilleure chose que je pouvais offrir à notre bébé, encore plus s’il était exclusif, mais vous savez comme moi que parfois la tête et le cœur ne parlent pas le même langage…
 
J’ai persévéré avec l’allaitement jusqu’à ce que mon corps refuse de tolérer la douleur que je ressentais au niveau de mes cicatrices de chirurgie encore trop récentes. J’ai pleuré ma vie lorsque j’ai pris la décision de le cesser. Je me trouvais égoïste, mais mon corps me criait qu’il n’en pouvait plus.
 
On a fait le sevrage assez rapidement et la transition s’est, à mon grand soulagement, vraiment bien passée. La seule chose qui mettait un baume sur ma culpabilité, c’était de voir mon amoureux se lever chaque nuit, avec bonheur et fierté, pour donner le biberon à notre petit amour et avoir son moment seul à seul avec lui. Encore aujourd’hui, ça m’émeut de le regarder donner les boires et je suis maintenant en paix avec l’expérience que fût la nôtre.
 

Crédit : Annie-Pier Couture

Quels sentiments contradictoires avez-vous déjà vécu en tant que nouvelle maman?

Plus de contenu