Dans mon dernier texte, j’ai parlé du préjugé qui veut que les profs chialent tout le temps.
Dans ce billet, je vous raconterai pourquoi, ces temps-ci, on – je – chiale fort dans les rues avec nos – mes – étudiants!
Crédit : Emilie Sarah Caravecchia
Bien entendu, nous entamons nos négociations et même si les offres patronales sont méprisantes, notre colère puise sa source en d’autres lieux.
Ces dernières années, je ne sais plus combien de fois, j’ai – nous avons – rappelé aux grands, comme aux petits décideurs, de nous aider à faire notre travail.
Mon travail de prof, je l’aime! Reste que Madame-Ironie veut que je passe mon temps à me battre contre le gouvernement pour réussir à faire ce que – étonnement – l’État me paie pour faire.
Source : Giphy
Le réseau de l’éducation est attaqué de toutes parts et il l’est encore plus dans le budget d’austérité de Leitão.
Une étude de l’IRIS1 illustre concrètement les coupes :
Dans les universités, des postes de profs vont être supprimés, des départements vont être fermés;
Dans les cégeps, les tarifs vont augmenter (éducation gratuite, mon oeil!), une piscine fermée (au Cégep de Ste-Foy), les services de relation d’aide, de soutien pédagogique et ceux aux étudiants vont être coupés (parlez-moi de réussite, juste pour le fun…);
Dans les écoles primaires et secondaires, les services aux élèves vont être touchés : activités éducatives, chauffage (!!!), subventions d’appui à la réussite et à l’adaptation scolaire, les services de garde, d’aide aux devoirs, l’augmentation des élèves par classe (5 élèves de plus ou de moins, ça change quelque chose, oui).
Des fois, je me demande si ceux qui prennent les décisions ont déjà mis les pieds dans une salle de classe récemment. (Attendez… NON!)
Là, ne me partez sur les coupes dans les bibliothèques scolaires2 ou encore sur la question des *** de tableaux intelligents, je fais un carnage! (C’est une hyperbole, mais pas tant.)
Juste avec ce qu’ils annoncent en éducation, j’ai envie de partir en grève illégale jusqu’aux prochaines élections.
Mais là, c’est pire!
C’est toute la société québécoise que ce Gouvernement est en train de démolir au nom d’une idéologie néo-libérale de ***.
L’écologie, la santé, les services sociaux, l’égalité homme/femme. Josiane a parlé du droit à l’avortement qui sera limité par ce même ministre qui a singé une députée de l’opposition en faisant la poule. Hey RESPECT MAN! C’est fort comme argumentaire, ça.
C’est pour ça que les profs sont en câlisse tabarnak criss colère. Ce n’est pas juste pour sauver leur chasse gardée, mais parce que l’ensemble de la société est affectée et parce qu’eux, ben, leur travail c’est de les former, ces futurs membres de la société.
Alors, M. le Ministre Blais, permettez-moi de vous dire, bien cordialement, que votre appel à monla répugnance que vos propos m’inspire.
« supposé » devoir de réserve, vous pouvez, joyeusement, le prendre et le mettre à l’endroit qui vous semblera le plus approprié et qui illustrera le mieux
Moi, je veux que mes enfants grandissent dans une société juste et équitable, pas dans une société qui fait des courbettes devant les banquiers. Votre gouvernement, M. le Ministre, sait très bien où aller chercher l’argent supplémentaire, mais il ne le veut pas, vos amis n’aimeraient pas ça.
Que pensez-vous des mesures d’austérité?
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1 L’Iris est un institut de recherche de gauche. Cependant, les études qui y sont faites sont sérieuses et objectives.
2 Iris, Compilation des conséquences des mesures d’austérité 2014-2015, p. 12