Tu es arrivé un jour de décembre. Tu étais prévu pour novembre, mais comme ton frère, tu as su te laisser désirer. Une de mes grandes craintes était de devoir aller à l’hôpital pour un déclenchement. J’avais déjà pris cette route et même si tout s’était bien passé, cette fois, j’avais un désir différent. Je voulais laisser la vie suivre son cours.
C’est la veille de ta naissance, j’ai des petites contractions, je suis en route pour un stripping. Tout est si différent. On m’a prédit un accouchement rapide. Dans la maison, l’agitation est palpable. Les contractions sont aux cinq minutes et toute la famille me presse de me rendre à la maison de naissance. Catherine, notre sage-femme, n’est pas convaincue de l’intensité. Vers 23 h, c’est un départ. Je suis encore en latence.
Dehors, Limoilou dort sous une belle neige de gros flocons. Et la playlist Acoustic Bedtime de Songza joue doucement dans notre chambre. Le vrai travail commence vers minuit. Il s’en suivra une série de massages, bains, suspension dans le hamac et points de pression, and repeat.
Vers 5 h du matin, nous sommes fatigués. Tu n’es pas dans une position idéale pour une sortie bien réussie. Alors, Catherine nous propose un paquet de positions VRAIMENT pas confortables pour réussir à te faire tourner un peu. Je prends ces positions douloureuses pendant un p’tit cinq heures, t’sais.
Crédit : Stéphanie St-Cyr
Vers 8 h du matin, pour faire avancer le travail, on décide de percer les membranes. Pour moi, c’est le temps que tu sortes. Comme prédit, les contractions atteignent leur climax pendant un peu plus de 2 heures.
Catherine me demande souvent si j’ai envie de pousser. Je ne suis pas convaincue. Vers 10 h 45, on me fait un examen. Catherine me dit : « Je pense que tu pourrais essayer de pousser. » OMFG! Je ne croyais jamais que le chemin de la sortie me donnerait cette sensation intense d’être empalée par un ARBRE. Une poussée de 6 minutes, top chrono.
Au moment de ta sortie, tu as ouvert les yeux et ils se sont refermés. Tu étais bleu et ne respirais pas. On te donne de l’oxygène. Je te hurlais priais de rester avec nous. Puis, tu as poussé un pleur de bébé, qui sonnait comme une chanson dans mes oreilles. Je n’ai jamais eu aussi peur.
Pendant qu’on mange un déjeuner de champion qui n’a rien à voir avec un repas d’hôpital, avec ton père, nous prenons une décision importante. Tu t’appelleras Damien. Un accouchement au-delà de mes attentes, à la fois zen et tellement intense.
Une grande rencontre, entre bros
Crédit : J.-F. B.
Un merci spécial à Catherine et Magalie de la Maison de naissance de Limoilou, elles ont vraiment été extraordinaires.
Est-ce que votre accouchement ressemblait à ce que vous aviez imaginé?