Est-ce que votre conjoint est frileux lorsqu’il est question de consulter un psychologue pour lui ou pour le couple? Eh bien, il n’est pas le seul. Il y a plusieurs raisons qui expliquent qu’une personne ne désire pas aller chez le psy. En soi, elles ne sont pas différentes entre les hommes et les femmes. Il y a le déni, la peur, la résistance, le manque d’argent, etc. Ce qui est particulier avec les hommes cependant, c’est qu’ils doivent confronter une barrière sociale supplémentaire : l’image de l’homme fort. Cette vidéo démontre d’ailleurs comment c’est ancré à un (trop) jeune âge.
Un homme, on le sait bien, c’est fort, ça ne pleure pas, et ça contrôle ses émotions #RoulementDeYeux. La thérapie peut alors leur sembler totalement contraire à ce qu’ils ont valorisé. Cette croyance tenace fait en sorte que les hommes, tout âge et toute ethnicité confondus, consultent moins que les femmes. Des études démontrent d’ailleurs que plus un homme adhère à l’image de l’homme « traditionnel », moins il sera enclin à consulter. Non pas qu’ils n’en ont pas besoin, mais plusieurs d’entre eux ont appris qu’il ne faut pas parler de leurs émotions. Même que certains ont appris à ne pas reconnaître qu’ils ont des émotions. Si on ne peut pas reconnaître nos émotions, comment reconnaître que nous sommes en dépression (déjà que ce n’est pas évident à faire peu importe le sexe)?
Le résultat de tout ça fait en sorte que certains hommes peuvent ne pas savoir comment extérioriser leurs émotions en mots. Mais croyez-moi, si ça ne sort pas en mots, ça sera exprimé d’une autre façon, peut-être même plus nocive (comportements dangereux, alcoolisme, agressivité, douleurs physiques, etc.). En plus, des événements comme l’arrivée d’un nouveau bébé peuvent certainement amener ou accentuer une détresse. Bref, pour qu’un homme reconnaisse qu’il a besoin d’aide et qu’il en demande, ça peut prendre beaucoup de temps.
Certains hommes doivent également faire face à une autre difficulté : l’entourage! Être en détresse c’est une chose. Ressentir le jugement des autres (ou l’appréhender) rend la situation encore plus difficile. Comment justifier à son patron qu’il aura besoin de temps de congé pour prendre soin de lui psychologiquement? Comment expliquer à ses amis que le mardi soir il va voir son psychologue? Le soutien de l’entourage est tellement important pour une personne qui a besoin d’aide, se sentir seul (voir anormal!) à travers ce processus peut représenter un frein majeur.
Bref, si votre conjoint ne désire pas consulter, essayez d’être compréhensives mesdames, car ce n’est peut-être pas aussi facile à faire pour lui que ça en a l’air. Il n’y a pas de phrases magiques pour le guider vers la thérapie, mais vous pouvez toujours essayer d’expliquer calmement à votre conjoint ce qui vous inquiète dans son comportement, et comment cela vous affecte. Expliquez-lui qu’en prenant soin de lui, c’est aussi votre famille qu’il aide.
De commencer avec une thérapie de couple ou une thérapie familiale peut aussi être une introduction au contexte de consultation pour l’aider à défaire certaines craintes/préjugés. Si votre conjoint connaît un autre homme qui a déjà consulté, pourquoi ne pas l’encourager à avoir une discussion avec lui? Sait-on jamais! Ceci dit, gardez en tête que s’il n’est pas prêt, l’important n’est pas qu’il finisse dans le bureau d’un psychologue. L’objectif est qu’il trouve une façon saine et efficace de prendre soin de lui psychologiquement.
Peu importe vos suggestions, essayez de vous rappeler (et ça ne sera pas toujours facile!) que ce dont votre conjoint a besoin, c’est du soutien et non du jugement/bashing supplémentaire. Soyez à l’écoute, soyez respectueuse de son rythme et surtout soyez empathique. En même temps, soyez à l’écoute de VOS émotions et n’hésitez pas à aller chercher de l’aide pour vous si l’état de votre conjoint vous affecte négativement.
Quel est le rapport de votre conjoint avec la thérapie? Avez-vous d’autres pistes de solutions pour encourager les hommes à consulter en cas de besoin?