Écouter son corps, ce n’est pas toujours facile. Pas pour moi en tout cas. Voici l’histoire des hauts et des bas de ma relation avec le sport, et comment à maintes reprises j’ai tenté d’ignorer les signes que mon corps me criait.
D’aussi loin que je me souvienne, jeune, je n’ai jamais aimé le sport. Les cours d’éducation physique m’angoissaient, en particulier LE cours de natation en secondaire 2. T’sais, celui qui nous forçait à nous montrer en maillot de bain devant nos camarades de classe en pleine période de puberté. #SuchFun.
À l’université, après quelques années à mal manger, boire trop quelques bières et passer des nuits blanches à étudier, j’ai senti l’urgence de tenter quelque chose pour renverser la vapeur. Mon corps me criait qu’il était temps de bouger. Mais après toutes ces années de pure sédentarité, mon moment d’inertie était tel qu’il m’a fallu un effort surhumain pour finalement réussir à prendre mon erre d’aller.
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Plusieurs années plus tard, après avoir sombré à répétition dans la confortable sédentarité entre quelques abonnements payés dans le beurre au gym, j’avais finalement réussi à intégrer le sport dans ma routine, et j’aimais ça (une première)! Plusieurs soirs par semaine, j’allais au gym pour faire de la musculation et pour essayer tous les cours de groupe. Pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment en forme.
Je me suis dit : « Ça y est! J’ai enfin trouvé une formule qui marche. Je n’en déroge plus jamais! »
Parenthèse slow clap : quand je suis tombée enceinte de Chouette, je ne savais pas encore que s’entraîner au gym quelque part entre 17h et 20h ferait à tout jamais partie du passé. Quand on a des jeunes enfants, les 5 à 7 prennent plutôt une toute nouvelle signification qui évoque une course folle.
Pendant ma grossesse, mon corps s’est aussi grandement opposé au sport. Ma glande thyroïde, mes chutes de pression, mes maux de coeur 24/7, mes pieds enflés et autres symptômes désagréables ont décidé que mes fesses retrouveraient peu à peu leurs empreintes dans mon divan. Comment oublier le fameux jour où je me suis évanouie au beau milieu de l’autobus à l’heure de pointe. Mais je ne voulais pas encore m’avouer vaincue. Je me suis rabattue full pin sur l’aquaforme et la marche, qui me faisaient un bien fou… jusqu’à ce que je me mette à avoir des contractions en cours de grossesse. J’ai finalement compris le message et j’ai ralenti le rythme pour de vrai.
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Une fois ma fatigue et mon anémie post-grossesse surmontées, j’étais revenue à la case départ. Après plusieurs mois d’inactivité et quelques dizaines de livres en plus, mon moral était au plus bas. Avec les encouragements de mon motivateur personnel (mon chum!), je me suis tranquillement mise au jogging. Surtout en course-marche au début. Je me sentais un peu ridicule et maladroite. Un jour, même, j’ai été « victime » d’intimidation de la part d’une gang de 6e année du primaire qui trouvaient ma technique de course « de grosse madame » visiblement drôle.
J’étais très loin de me douter que plusieurs mois plus tard je complèterais un demi-marathon. C’est encore irréel pour moi.
Cette fois c’était vrai, j’étais tombée en amour avec le sport. J’avais besoin de ma dose. Après quelques jours sans courir, je ne me sentais pas bien. Mais le jogging m’a aussi joué un vilain tour. Il a rendu nos plans de bébé #2 difficiles à réaliser parce que mes hormones étaient complètement déréglées. J’étais passée de la sédentarité extrême à un entraînement excessif.
Quand je suis finalement tombée enceinte de Cocotte, je n’étais pas prête du tout à dire adieu au jogging. Je le lisais partout : il n’y avait apparemment pas de contre-indications à continuer. Pour certaines, ça a fonctionné. Et c’est tant mieux! Pour moi, non. J’ai dû me rendre à l’évidence quand tous les symptômes de ma grossesse précédente sont revenus. J’ai bien tenté de me contenter de la piscine, mais comme le jogging me manquait! J’avais peut-être aussi des flashbacks de secondaire 2.
Quand Cocotte est née, j’ai attendu patiemment plusieurs semaines. Puis, n’en pouvant plus, j’ai tenté une petite sortie de course/marche. Mon corps n’était pas prêt du tout. Je lui en voulais. Mais je n’avais pas le choix de l’écouter, sinon je risquais de devoir dire adieu au jogging pour encore plus longtemps. Alors, même s’il a été difficile d’admettre que ma condition physique était aussi mal-en-point, j’ai accepté le fait que je devais reprendre le sport tout en douceur.
Plus jamais je ne douterai des vertus du yoga! Puis, très graduellement, j’ai repris la marche et finalement la course. J’en savoure chaque moment. C’est mon happy place, mon tête-à-tête avec moi-même. Et maintenant je tente de garder en tête de ne plus tomber dans les extrêmes.
Avez-vous aussi déjà tenté d’ignorer les signaux de votre corps?