Être enseignante : sachez que vos p’tits, ce sont un peu les miens aussi.

Je n’avais pas encore pris ma plume d’enseignante pour vous exprimer ce que je ressens. C’est l’année scolaire qui s’achève qui me pousse à le faire. J’ai beaucoup aimé lire Émilie vous parler de ce qu’est notre quotidien de profs. Sur une note plus émotive, j’aimerais que vous sachiez ce que ça représente vraiment pour moi, d’accueillir vos p’tits dans ma classe.

Depuis quelques semaines, on se prépare déjà à la prochaine rentrée!

Pour vos petits, vous recevrez bientôt les invitations d’entrée à la maternelle (si ce n’est pas déjà fait). Pour les plus grands, c’est déjà presque une année de passée à se côtoyer, apprendre, essayer, rire, pleurer et partager. Le temps des aurevoirs arrive à grands pas.

C’est presque la fin et mes p’tits, b’en j’ai pas le goût de les quitter (comme chaque année). J’avoue que cette cohorte-ci est spéciale. Ils ont de l’entregent, sont allumés, ont une belle chimie de groupe, ont de l’empathie et de l’humour. Bref, je les aime comme si c’était les miens. En début d’année je leur dis toujours que nous serons comme une grande famille, qu’il faudra se respecter, s’écouter, se parler, des fois on se chicanera, des fois on aura de la peine et on se réconciliera.

J’insiste sur le fait qu’on sera tous là pour soutenir chacun qui en aura besoin, pour se féliciter et s’entre-aider. Moi dans tout ça? Et bien je serai un peu maman, infirmière, psychologue, travailleuse sociale, concierge, libraire, clown et enseignante. Je serai là beau temps, mauvais temps.
 

Un de mes moments préférés.
Crédit : Sonia Lafrance
 

Cette semaine, un des élèves de l’école a dû partir en ambulance et nous nous sommes vraiment inquiétés. Inquiétés comme des mères et des pères. Comme si c’était le nôtre. Je vous partage ça pour vous signifier à quel point on les aime vos enfants, à quel point on essaie de faire du mieux possible, au meilleur de nos connaissances. Sachez qu’ils sont tous importants dans leurs différences, leurs forces, leurs faiblesses.

Je les aime tous, je les aime tous différemment, comme on aime ses enfants. Je sais que bientôt vous vous inquiéterez, vous maman d’enfants de 5 ans, de savoir comment vous ferez pour laisser votre tout petit, le jour J, sur le bord du chemin vers l’école. Essayez de penser au fait qu’il va être aimé. Ça ne sera pas tous les jours faciles, il y aura beaucoup de beaux moments, sûrement aussi des moins beaux, mais on sera là pour l’encourager à continuer. On sera là pour qu’il puisse continuer son chemin, sa route vers l’autonomie. Pour qu’il puisse un jour, lui aussi, voler de ses propres ailes.

Ah! J’ai le plus beau métier du monde, non?