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La phrase assassine qui n’est pas passée inaperçue (heureusement!).

Je ne lis pas le Journal de Montréal. Ma raison est bien simple : je ne suis pas abonnée et pour lire plusieurs des articles sur le Web, on doit l’être. Point final.
 
Hier matin, quand j’ai vu passer cette photo dans mon fil d’actualité Facebook, j’avoue que je n’y ai pas tout de suite porté attention. Ça venait du journal que je ne lis pas et en plus, ça parlait de football, un sport qui me laisse particulièrement indifférente. Évidemment, j’avais entendu parler de Michael Sam dans les médias, comme bien des gens. Mais sans plus.
 


Crédit : Sportnographe

 
Par contre, après coup, j’ai vu. J’ai vu l’énormité de ce que Marc De Foy avait écrit. Une toute petite phrase. Peut-être inaperçue par certains lecteurs. Mais une phrase d’une importance capitale.
 
« Venant de la bouche d’un homosexuel, ça fait drôle, avouons-le. »

Vraiment? Expliquez-moi, M. De Foy, ce qui est si drôle? Qu’un joueur de football aille envie de frapper des adversaires? Qu’un sportif aille hâte de pouvoir renouer avec son sport? Je ne vois rien de drôle là dedans : c’est même plutôt normal, il me semble.


 

Michael Sam
Crédit : Les Alouettes de Montréal

 
Ce qui est drôle, M. De Foy, ce sont vos préjugés. Vos préjugés qui sont non seulement imprimés dans le journal, mais diffusés aussi partout sur le Web. Ces idées préconçues que vous n’avez même pas tenté de cacher.  Pensiez-vous que personne ne les verrait? Pensiez-vous réellement pouvoir écrire des horreurs de ce genre sans que personne ne dise rien?
 
Vraisemblablement, c’était le cas. Et je ne suis nullement rassurée de savoir que l’équipe de rédaction, d’édition et de correction ont toutes trouvé que cette phrase avait sa place! Il semblerait que comme M. De Foy est chroniqueur, un contrat le protège et lui donne le droit d’écrire ce qu’il veut.
 
Il est vrai que Michael Sam sera probablement pour toujours étiquetté comme étant un des premiers joueurs de football professionnel ouvertement homosexuels. Mais avec votre petite phrase assassine, vous serez pour toujours le chroniqueur sportif ouvertement homophobe.

NDLR : Hier, en fin de journée, M. De Foy s’est excusé publiquement, expliquant qu’il avait beaucoup de respect pour Michael Sam et que ses mots ont dépassé sa pensée. Peut-être aurait-il été mieux d’y penser un peu plus avant.

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