J’aime mon prénom, même s’il n’est pas très original, vu la quantité de Julie qui ont la mi-trentaine comme moi. Je me suis souvent fait appeler Ju (avec l’accent anglais, please), Jujube (vive le primaire) et d’autres petits noms que des amis proches me donnaient.
Mais jamais je n’aurais cru perdre mon prénom un jour. #Tragédie
Déjà que mon chum me donnait toutes sortes de petits surnoms amoureux, j’ai vraiment cessé d’entendre mon prénom quand je suis tombée enceinte. On m’appelait déjà maman alors que ma bédaine poussait tranquillement. Je ne me sentais pourtant pas mère encore, tellement c’était abstrait pour moi.
Je me suis souvenue que, toute petite, je trouvais pas mal drôle d’entendre mes grands-parents s’appeler pôpa et môman entre eux. Plus vieille, j’ai aussi tellement souvent entendu mes parents s’appeler papa et maman.
J’ai toujours trouvé ça bizarre. Je me demandais pourquoi ils s’appelaient ainsi, comme s’ils s’étaient perdus en cours de route et qu’ils ne se définissaient plus que comme des parents. Comme si ces mots étaient devenus des noms propres.
Aujourd’hui je comprends.
Tellement habituée de dire papa/maman en nous pointant depuis que fiston est né, j’en suis venue à en oublier mon propre prénom. Et comme l’habitude est déjà pas mal ancrée, et bien j’ai moi aussi commencé à appeler mon amoureux papa. Et vice-versa. Que voulez-vous, ça sort tout seul si fiston est dans les parages. Comme s’il n’allait pas comprendre qui nous étions si nous nous appelions par nos prénoms. Ma collègue Émilie en a déjà parlé aussi.
Est-ce que, dans le fond, ça change quelque chose? Pas vraiment. Je suis tellement en mode famille que mon quotidien est teinté de ces mots. Si je n’entends pas « maman » au moins 100 fois dans une journée, je ne l’entends pas du tout.
Parfois il est dit tout doucement, parfois en criant. Il arrive que je le ressente comme un petit doigt répétitif sur mon épaule pour que je me retourne, d’autre moment il devient irritant par son insistance. Il reste que c’est quand même le plus beau mot du monde : maman. Jamais je n’aurais cru avoir la chance de me faire appeler comme ça un jour.
Alors j’ai perdu mon prénom… et puis? De la petite enfance jusqu’à la fin de mes jours, j’espère entendre ces syllabes « ma-man » ou « m’man », qui sonneront comme de la musique à mes oreilles.
Avez-vous perdu votre prénom aussi?