Bon OK, elle a seulement deux ans et demi et quand je dis qu’elle parle espagnol en fait, elle n’en connait qu’une petite partie. Nous lui parlons et apprenons bien sûr le français aussi à la maison.
Les parents de mon copain sont tous deux Espagnols. Ils ont émigré ici, début vingtaine, ils se sont rencontrés sur le Plateau, se sont mariés presque aussitôt et ont fondé leur famille au Québec. Donc mon copain est d’origine espagnole, mais on ne peut plus Québécois aussi. (Il pense et calcule en français oui, oui, je lui ai demandé, haha.)
Reste que sa langue maternelle est l’espagnol. Et sa famille, eh bien, elle est en grande partie retournée là-bas. Donc c’est une partie intégrante de ce qu’il est et de ce qui nous entoure, sans faire partie de notre quotidien malheureusement.
Un jour, il a fallu trouver une garderie pour Chloé. Nous en avons visité une dizaine, en fait sûrement plus. Sans grand succès, le coup de foudre n’y était pas. Mais la vie fait très bien les choses et nous avons croisé la route de Carmen, une perle rare. Non seulement elle a pris sous son aile mon petit bébé d’alors 10 mois, mais elle l’accueille chaque jour avec tout l’amour du monde, dans la langue de son pays, le Venezuela.
C’est une énorme richesse que nous offrons à notre fille, un cadeau que lui fait la vie d’apprendre deux langues à cet âge-là. Et, personnellement, je crois que c’est aussi une façon de respecter son héritage et ses grands-parents qui tenaient tant à lui apprendre leur si belle langue.
J’ai tout de même eu mes petits moments de doutes suivants des commentaires peu élogieux sur le fait que ce n’était pas facile de comprendre Chloé. Je suis consciente que pour qu’elle puisse communiquer aisément, il lui faudra plus de temps. Mais c’est si peu cher payé pour cet énorme sentiment de fierté que nous vivons. Quand elle mélange les deux langues pour en faire des petites phrases qui se tiennent si simplement.
Pour tout ça et aussi parce que j’apprendrai au même rythme qu’elle une nouvelle façon de m’exprimer à mon tour, je suis fière de notre choix et surtout d’elle, mon petit bébé-bohème qui chantonne ses phrases, quelle que soit la langue qu’elle choisit pour s’exprimer. Comme si elle était née en terre hispanique.
Avez-vous eu à choisir la ou les langues qu’allaient apprendre vos enfants?