Comme parent, même si nous le voulons du plus profond de notre coeur, nous ne pouvons pas empêcher à 100% qu’une agression sexuelle se produise. Rappelons-nous que, principalement, les agresseurs sont des personnes connues de la famille. Et non, ça n’arrive pas juste dans les familles de « tout croches. »
Cette problématique touche TOUTES les populations, peu importe le statut économique, la classe sociale, l’origine ethnique, l’éducation des parents, etc. Vous ne pouvez donc pas cloîtrer votre enfant jusqu’à sa majorité sans contact avec votre famille, vos amis ou tout autre adulte. Ceci dit, il y a certainement des actions qui peuvent aider à le protéger.
-
La vigilance : ça peut sembler évident, mais c’est important de le rappeler. Les enfants, de par leur innocence, sont vulnérables. Vous ne pouvez pas les priver de tout parce que vous avez peur qu’ils se fassent agresser sexuellement, mais vous pouvez certainement être prudent. Qui sera à l’activité? Que feront-ils? Avez-vous rencontré les adultes qui seront en présence de votre enfant? Remarquez-vous des comportements « anormaux » de votre enfant lorsqu’il est en présence d’un adulte de votre entourage?
D’ailleurs, plus vous serez impliqué dans la vie de votre enfant (sports, école, etc.), plus vous serez en mesure de voir les interactions entre lui, ses amis, et les adultes autour de lui.
-
Les solutions : votre enfant a besoin de savoir quoi faire si un incident arrive. S’affirmer auprès d’un adulte peut lui sembler contre-intuitif, car on enseigne à nos enfants qu’ils doivent respecter les adultes et les écouter. Il est donc important qu’il sache qu’il peut (et doit!) dire fortement « non » si une personne lui inflige ou l’oblige à avoir des contacts qu’il ne désire pas (même pour un bisou!).
Apprenez-lui que si une personne tente de toucher ses parties génitales, ou lui demande de le faire, que non seulement il doit dire « non », mais il doit s’enfuir. Il doit ensuite vous en parler ou trouver une autre personne de confiance si vous n’êtes pas là (ex : professeur d’école).
-
L’éducation sur le corps : un pénis, c’est un pénis. Une vulve, c’est une vulve. Si vous voulez apprendre à votre enfant que personne n’a le droit de toucher ses organes génitaux, il doit d’abord savoir ce à quoi vous référez. Spécifiez-lui que « personne » ça veut aussi dire ceux qu’il connaît, ceux qu’il aime, et ceux qui lui demandent de garder des secrets.
Finalement, encouragez votre enfant à être autonome lorsqu’il s’habille ou lorsqu’il se nettoie. Ainsi, il sera d’autant plus clair pour lui que ces actions font partie de son intimité.
-
L’éducation sur l’intimité : montrez à votre enfant ce qu’est l’intimité, qu’elle lui appartient. Dites-lui qu’il doit respecter la sienne et celle des autres. Par exemple, quels sont les touchers qui sont acceptables (ex : quand maman et papa te donnent le bain, ou quand on va chez le médecin avec toi) et lesquels ne le sont pas (ex : par-dessus et par-dessous les sous-vêtements).
Il n’y a pas d’âge pour commencer à parler d’intimité, du corps, de sexualité avec votre enfant. Évidemment, c’est à faire selon l’âge de l’enfant et plusieurs livres peuvent vous guider quant au langage à adopter.
- Les connaissances du parent : c’est bien beau d’éduquer son enfant, mais l’êtes-vous? Plus vous serez informé des profils, des facteurs de risque, des signaux d’alerte, plus vous serez en mesure de cibler certains indices.
Voici quelques liens pour vous renseigner davantage (Priorité Jeunesse, Cyberaide, Centre Marie Vincent, Parlez leur d’amour et de sexualité). Soyez d’ailleurs à l’affût des comportements sexuels qui peuvent être problématiques.
-
L’implication de l’école : plusieurs programmes ont été mis sur pied pour faire de la prévention dans les écoles. Vous pourriez discuter avec le professeur de votre enfant pour vérifier que cela est fait. Si vous en parlez à la maison ET à l’école, vous augmentez les chances que le message s’enregistre bien.
-
La notion de bon/mauvais secret : un bon secret est associé à la joie et au bonheur. On finit toujours par le révéler (ex : une fête surprise, un cadeau, un tour drôle que l’on fait à quelqu’un, etc.). En revanche, un mauvais secret est associé à la peur ou la tristesse. Pour cette raison, il faut le partager à un parent pour qu’il puisse aider, et ce, même si on nous a dit qu’il ne faut pas le dire. Cette définition simple permet de donner une indication claire sur ce qui est inacceptable.
-
La communication parent-enfant : en favorisant une communication ouverte avec votre enfant, vous l’encouragez à venir vous voir dès qu’il en ressent le besoin. Si une personne commet des actes inappropriés, il doit se sentir à l’aise de venir vous en parler. Il ne doit pas penser que vous allez le chicaner, mais plutôt que vous l’écouterez, le comprendrez et le protégerez.
-
La confiance : faites confiance à votre enfant, et dites-lui aussi qu’il doit se faire confiance. Il doit écouter sa petite voix intérieure. Si elle lui fait ressentir qu’il n’est pas bien en présence d’une personne/situation spécifique, c’est qu’il doit s’en aller ou demander de l’aider si vous n’êtes pas là. N’invalidez pas sa crainte ou ce qu’il vous rapporte.
Il faut souligner que votre objectif n’est pas de faire peur à votre enfant. Le but n’est pas d’avoir peur des étrangers pour qu’ensuite votre enfant soit anxieux face aux gens. Nous vivons en société, et il faut se rappeler qu’il y a beaucoup de beauté chez les autres personnes aussi. Vous voulez plutôt lui apprendre à faire face à ceux qui sont malveillants en lui fournissant des outils qui lui permettront de réagir à une telle situation si elle se produit.
Voyez ces moments d’informations comme une activité parent-enfant normale et calme avec des livres, des devinettes (ex: que fais-tu si une personne s’approche trop près de toi et que tu n’aimes pas ça?), regarder des vidéos vintage avec LA fameuse chanson que plusieurs parents connaissent!
Le prochain billet de cette série portera sur ce qui se passe lorsqu’une agression sexuelle se produit.
Avez-vous déjà parlé d’agressions sexuelles avec votre enfant?
Livres de référence sur les agressions sexuelles :
Le secret du petit cheval
Te laisse pas faire! Les abus sexuels expliqués aux enfants
Touche pas à mon corps, Tatie Jacotte
Livres de référence sur la sexualité en général :
Ma sexualité de 0 à 6 ans
Ma sexualité de 6 à 9 ans
Ma sexualité de 9 à 11 ans