Pendant ma grossesse, l’idée d’avoir un enfant seule m’effrayait. Enceinte, j’étais bien. Je me sentais complète. J’aimais sentir ma fille bouger, voir mon ventre se déformer. Je trouvais ces moments tout simplement fabuleux. Puis, approchant de ma DPA, je me suis fait poser LA question . « As-tu hâte d’accoucher? »
Pour être honnête, je n’avais pas hâte. Mon accouchement représentait la fin de ma grossesse et le début de ma nouvelle vie, en tant que maman monoparentale. J’avais peur de comment je m’en sortirais, de mes réactions par rapport à ma fille. Je me demandais si je me sentirais démunie, si j’allais être une bonne maman.
La réalité, la voici :
Arrivée au monde, je l’ai aimée presque instantanément. J’étais fière de cette belle petite boule qui venait de chambouler ma vie. Malgré de fortes coliques, des décharges émotives du nourrisson et les reflux, je restais zen et j’adorais mon nouveau rôle de maman.
J’étais et je suis encore fatiguée. Je ne le cacherai pas, être la seule à se lever sans cesse la nuit, ça épuise. Et même si ma p’tite boule fait maintenant de meilleures nuits, la fatigue des derniers mois, elle, ne s’en est pas allée.
Je pensais pouvoir recommencer à m’entraîner dès que possible. J’ai réalisé qu’en dormant peu et en me levant une dizaine de fois par nuit, l’envie d’aller se déchaîner dans un gym prenait le bord en même temps que grossissait les cernes sous mes yeux. Certains m’ont mis de la pression. Je m’en suis mis, moi aussi. J’ai vécu mon non-retour au gym comme un échec et je me suis dénigrée à ce sujet. Aujourd’hui, j’ai lâché prise et quand je serai prête, j’y retournerai.
Aussi, j’ai trouvé pénible l’incompréhension de quelques personnes en ce qui concernait mes nouveaux besoins et ma nouvelle réalité de maman. J’ai eu l’impression qu’ils ne comprenaient pas comment je vivais la maternité, mon besoin d’être près de ma fille et de ne pas vouloir la faire garder. Certains commentaires m’ont blessée et m’ont laissée perplexe. En fait, j’ai trouvé difficile de constater que la maternité est si difficile sur les relations.
Être maman me comble énormément. Contrairement à ce que j’ai pensé, je ne me suis pas retrouvée démunie devant ma fille. Je suis devenue maman, démontrant déjà une aisance et une assurance envers ce petit bout que je ne connaissais pas encore. Tout s’est fait naturellement et même avec une certaine facilité.
Ma vie de maman, bien qu’elle soit monoparentale, n’est pas si différente de la vie des nouvelles mamans en couple. Oui, je dois compter sur moi-même (la majorité du temps), oui ma fille n’a pas de papa, oui il y a des jours où c’est plus difficile. Mais chaque situation, mono ou pas, apporte son lot de difficultés et d’adaptation.
Pour ma part, le bonheur d’être maman est bien plus grand que les petites difficultés que la monoparentalité peut apporter.