Pourquoi je suis allé à l’opposé de ce que mon père était en choisissant le père de mon enfant.

Ma relation avec mon père a toujours été houleuse. Elle est pleine de non-dits, de jugements, d’incompréhension. Depuis toujours. Pour toujours. Malgré plein d’essais, de thérapies, de rapprochements, d’engueulades, et même après avoir « divorcé » de lui pendant plusieurs, plusieurs mois… C’est une relation amour-haine éternelle.

Quand j’ai rencontré le père de ma fille, j’ai trouvé en lui un homme sensible, près de ses émotions, à l’écoute, attentionné, un peu rose, pas trop trop carriériste, disponible.

TOUT le contraire de mon père, qui lui est froid, distant, pour qui la carrière a toujours primé sur la famille et le couple (quel couple, d’ailleurs?), performant, narcissique.

Ils n’ont pas de points communs. Pas même physiquement. C’est tout dire.

Je suis allée le plus opposé que je pouvais, parce que je ne voulais pas finir comme l’ancienne version de ma maman. Malheureuse, affaiblie psychologiquement, mal-aimée, dévalorisée, constamment diminuée. Ne vous en faites pas, mes parents sont séparés depuis 10 ans et ma maman est une femme nouvelle, qui resplendit chaque jour davantage, qui est allumée et exceptionnelle. C’est ma meilleure amie, mon modèle, ma muse.
 
C’est souvent en allant à un extrême qu’on réalise que finalement, on n’est peut-être pas si à l’opposé des gens avec qui on ne s’entend pas.

Je ressemble à mon père sur certains points, même si ça me donne un goût amer de l’avouer. Je suis carriériste, pleine d’ambitions, pressée d’arriver à mes fins. Je ressemble aussi au papa de ma fille par ma sensibilité, mon attention envers les autres et ma tête de cochon.

En allant à l’opposé de ce qu’est mon père, je n’ai pas plus trouvé le bonheur. Je trouvais le papa de ma fille pas assez performant, pas assez axé vers sa vie professionnelle, un peu hippy dans son attitude de vivre et laisser-vivre. C’est comme dire que finalement, j’enviais certaines des qualités de mon papa et que j’aurais peut-être finalement même souhaité que mon amoureux soit plus comme lui.

C’est assez étrange. Et c’est en me séparant que j’ai réalisé ça. Des mois trop tard.

Mon amoureux actuel ressemble davantage à mon papa : il est chef de département et chef syndical dans son lieu de travail, capitaine de son équipe sportive, il décide des activités qu’on fera sans me demander 357 fois mon avis, il prend le lead dans plein de situations. Et je trouve ça tellement sain. Sain parce que j’ai une personnalité forte et que j’ai besoin de quelqu’un qui est capable de me tenir tête et de me challenger. Et c’est en plein ce que mon homme fait. Juste assez.

Est-ce que le papa de vos enfants ressemble à votre papa? De quelle façon?