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Le potentiel créatif des enfants opposants : visualiser à long terme pour passer à travers
Crédit: Jessica Lucia
La phase du non, ça dure un certain temps chez les tout-petits. On sait que ça fait partie du développement normal et on prend notre mal en patience en se disant que ça passe. Un jour, je me suis rendu compte que chez mon fils, ça passait pas. Un état permanent du non. Un terrible two-three-four. Mais, bonne nouvelle : il n’y a pas que du négatif.
 
Ça m’a quand même pris du temps avant de comprendre que ça s’étirait au-delà de la période normale. C’est mon médecin qui m’a ouvert les yeux : « Il est opposant, hein! Voudrais-tu consulter quelqu’un pour t’aider à gérer ça? » J’avais la confirmation d’un professionnel que mon fils avait un comportement problématique (il n’a pas reçu de diagnostic de trouble d’opposition, mais on en parle).

Ça cogne quand même, mais je trouvais que c’était une bonne idée d’avoir un avis externe. J’ai consulté un psychoéducateur, et je me suis fait dire que ça pouvait NE PAS passer si on n’intervenait pas.

 
Veux-tu manger une toast pour déjeuner? – Non.
Viens prendre ton bain. – Non.
Tiens, mets tes bas. – Non.
Arrête de frapper ta sœur. – Non.
Donne-moi ce couteau! – Non.
 
Mais je me console en pensant à l’adulte qu’il fera. Il a beaucoup d’initiative. Il est très rusé (pour déjouer tous les interdits). Il a un grand besoin d’autonomie, une belle envie de faire, de construire par lui-même. Il a une seule vitesse : rapide. C’est la caractéristique qui le définit le plus en ce moment : l’intensité. Il a une belle sensibilité, il est touché par la musique (ok, il est touché par plein d’autres affaires aussi, moins intéressantes, genre il pleure quand il y a un pli dans son bas).

En résumé, c’est une personne sensible, créative et déterminée. Ce sont de belles qualités, même si en ce moment, c’est ce qui me donne du fil à retordre. 

 
Sa créativité m’impressionne chaque jour. L’opposition peut être accompagnée de provocation, alors pour nous faire sortir de nos gonds, il pense à des choses tellement improbables : dans le bain, se pisser dans les mains et s’essuyer sur la tête de sa sœur; percer le sac de lait au milieu avec un couteau; remplir son bol de céréales avec (juste) du sirop d’érable. Il détourne les usages habituels de tous les objets qui lui tombent sous la main.
 
Son cerveau pense à toutes les stratégies possibles pour contourner les règlements. Ma job de mère, ça va être de le garder dans le droit chemin. Je sais qu’il va faire des grandes choses dans sa vie, je vais juste devoir veiller à ce que ce soit légal. On m’a déjà dit : ton fils, c’est comme une petite formule 1, et ton défi, c’est de le garder sur l’asphalte.

Crédit : Lyndsay Esson/Flickr  
 
En attendant qu’il soit grand et épanoui, je dois quand même dealer avec un enfant qui ne m’écoute pas. Non, arrête ou doucement sont des consignes incompréhensibles pour lui. J’avais de toute évidence besoin d’une ressource professionnelle pour me guider. On s’est rendu compte que le sommeil (lire le manque de) avait un impact important sur son comportement. Bien entendu, il ne veut pas se coucher et ne montre aucun signe fatigue non plus. JAMAIS.
 
C’est la meilleure décision que j’ai prise : consulter quelqu’un qui m’a expliqué comment fonctionne les petits cerveaux qui spinnent, comment leur parler. Et surtout, comment intervenir pour que le climat familial soit agréable.
 
Et chez vous, est-ce que les comportements négatifs prennent parfois le dessus? Avec-vous l’impression de vivre avec un tyran de deux ans, ou trois?
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