Début août, Stephen Harper déclenche la plus longue campagne électorale de l’histoire du Canada. Soixante-dix-neuf longs jours à se faire courtiser par les différents partis, promesse après promesse. Une course si longue que la candidate libérale Christine Poirier, qui est enceinte, aura dans ses bras un bébé d’un mois et demi le 19 octobre prochain!
Outre le développement graduel d’une écoeurantite aiguë, je compte occuper mes prochaines semaines à l’observation critique des plateformes des différents partis. Je veux connaître les implications de ces promesses pour les femmes, la moitié de la population. Ces dernières votent maintenant davantage que les hommes, ce serait bien qu’elles se sentent concernées, non?
Crédit : Jeanne Menj/Flickr
Voici donc pourquoi je voterai pour un gouvernement féministe :
- Je veux un gouvernement qui permet aux femmes de faire ce qu’elles souhaitent après le congé de maternité. Quand on dépense près de 35% de son salaire en frais de garde, est-ce réaliste de dire que les femmes ont la liberté de demeurer à la maison ou de retourner sur le marché du travail? 49% des femmes albertaines qui travaillent à temps partiel le font parce qu’elles ne peuvent se permettre de payer une garderie à temps plein.
- Je veux un gouvernement qui laisse le choix aux femmes de faire comme bon leur semble avec leur corps. Je ne veux pas d’un élu qui rouvrira le débat sur l’avortement, un droit acquis depuis plus de 25 ans.
- Je veux d’un gouvernement qui se souciera du sort des femmes, peu importe leur origine. Lorsqu’on considère que les femmes autochtones comptent pour 16% des homicides et 11,3% des disparitions, alors qu’elles ne représentent que 4,3% de la population, n’est-ce pas préoccupant? « Bien honnêtement, ce sujet ne se retrouve pas très haut dans la liste des priorités », répond notre premier ministre. Ah bon.
- Je veux d’un gouvernement qui garantira la sécurité aux femmes qui choisissent de s’engager dans les Forces canadiennes. Dont le grand patron ne réagira pas à des rapports accablants par un « ben coudonc, les gars sont faits de même, qu’est-ce tu veux! ». Bien que ce chef d’état-major se soit excusé et ait quitté depuis, ses propos reflètent une culture sous-jacente très préoccupante.
- Surtout, je voterai pour un gouvernement féministe le 19 octobre prochain, car je souhaite que ma fille grandisse dans un pays où elle aura davantage de droits, où ce sera plus facile pour elle d’être une femme, où toutes les portes lui seront ouvertes. Un retour en arrière serait, à mon sens, catastrophique.
Êtes-vous préoccupés par les enjeux féministes de la campagne électorale?