Nous entendons souvent parler de la crise de la quarantaine, celle où certaines envoient tout balancer : chéri, boulot, condo. D’autres y verront un moment propice pour dresser un bilan de leur vie jusqu’à présent. Avec l’espérance de vie qui augmente à chaque décennie, atteindre l’âge de 40 ans marque pratiquement le mi-chemin de la vie. Constats et réflexions (modérément réfléchies) :
Le corps à 40 ans.
Premier constat : j’ai une petite bedaine qui pousse et qui semble vouloir bien s’installer. #LaMaudite J’ai accouché il y a 15 ans et je ne suis pas enceinte. Mon corps change. J’hydrate ma peau tous les jours, mais sa texture se modifie. Je la sens plus poreuse, moins souple. J’ai des poils pas rapport qui poussent dans des endroits pas rapport (ma pince à épiler est ma meilleure amie).
Mes cheveux grisonnent, mais je m’en rends plus ou moins compte; je les teins depuis longtemps. Mes seins sont encore fermes et je réussis le test du crayon. Cependant, je m’auto-examine avec beaucoup plus d’assiduité qu’à mes trente ans. En général, chaque fois que je me regarde dans le miroir, je me trouve pas pire et je me dis : tu vieillis bien, Laforest!
L’activité physique à 40 ans.
Alors là, c’est le last call. Fille, à 40 ans, ça ne vient plus tout seul : tu dois inscrire l’activité physique à ton horaire. Je fais du vélo tous les jours pour aller travailler et me déplacer en général. #BixiLover Je cherche une solution de rechange pour les temps plus frais. J’aime entretenir la musculature de mon 5’5» de façon indirecte, pas en m’entraînant dans un gym. Je cherche une activité stimulante qui éliminera mon petit gras de bras au passage. De la danse? De la natation? Des cours de sirène? Du bollywood? Suggestions, please!!!
La maternité à 40 ans.
Je suis maman d’un ado. Pas d’un ado pas d’allure, nenon. D’un enfant intelligent, gentil et avec une certaine dose d’espièglerie. Je le regarde aller et je suis fière de lui et aussi de moi, je l’avoue. Est-ce que j’aurais voulu avoir d’autres enfants? Oui, mais ma vie amoureuse en a décidé autrement. Il y a quelques mois, j’ai justement eu à réfléchir à cette situation. Dès le début de cette relation, nous savions qu’il en voulait, et moi, je savais que je n’en voulais plus. Chacun pensait que l’autre changerait d’idée. La rupture fut douce. Comment pourrais-je lui en vouloir de désirer être père?
Je me suis quand même questionnée : serais-je prête à être enceinte à nouveau avec toutes les complications qu’une grossesse à 40 ans risquait d’entraîner? Devoir faire face à une fertilité diminuée, de la patience en moindre quantité, de l’énergie parfois manquante, à un sommeil précieux, au fait d’avoir un ado à l’aube de la soixantaine, à la différence d’âge entre les gamins, aux risques d’un enfant malade et tutti quanti? Les plus gros compromis que l’on fait pour sa famille, aussi merveilleuse soit-elle, je les avais faits à la fin de ma vingtaine.
Maintenant, j’amène mon enfant à se préparer à la vie d’adulte. Ça aussi, c’est merveilleux pour une mère quand elle est rendue là…
L’amitié à 40 ans.
J’ai des amis de divers horizons. J’ai conservé peu d’amis d’enfance, plusieurs amis d’études et de nouvelles amitiés sont nées plus récemment au travail ou grâce aux médias sociaux. J’avoue que la naissance décalée de nos enfants pour certains et certaines d’entre nous a joué sur la fréquence de nos rencontres, sans toutefois anéantir la sincérité de nos amitiés. À 40 ans, la profondeur d’une amitié se mesure autrement que par le nombre de fois où l’on se parle par semaine. Elle se mesure par l’authenticité du cœur qui la ressent.
La vie professionnelle à 40 ans.
Dans les deux dernières décennies, j’ai volé d’opportunité en opportunité, de défi en défi, tout en conservant une stabilité, aka une paye aux deux semaines. J’avais oublié qu’avant d’avoir un enfant, j’étais carriériste. Comme quoi les priorités changent… Par contre, parfois, ça me choque de voir la dichotomie professionnelle entre les hommes et les femmes. Les hommes de mon âge qui travaillent dans mon domaine ont, pour la plupart, des carrières bien établies qu’ils ont pu structurer entre 25 et 32 ans à coups d’heures supplémentaires, pendant que de mon côté, j’élevais un enfant et que j’occupais des emplois moins engageants. Tout ça car j’avais un petit à aller chercher à la garderie.
Cependant, malgré quelques récents bouleversements, je sais que je n’ai maintenant plus à craindre pour ma vie professionnelle. J’ai bâti un bon réseau au fil des années, je me suis perfectionnée dans mon domaine, j’ai acquis de l’expérience, et maintenant, j’ai, moi aussi, une carrière. Je ne suis pas riche, mais ma situation financière est stable et je suis autonome financièrement. Cette autonomie, c’est une de mes plus grandes réussites. Je suis tellement triste et révoltée quand je vois des femmes s’enliser dans des relations irrespectueuses par souci économique. Émancipez-vous, mesdames! Gagnez votre vie, dans tous les sens du terme!
L’expérience à 40 ans.
Ma cousine me disait : « Tu verras. À 40 ans, tu ne vois plus les choses de la même façon. Le lâcher-prise est beaucoup plus simple et facile. » Elle avait raison. Je découvre aussi en moi une certaine sagesse, une expérience de vie que j’ai envie de transmettre aux amis plus jeunes, aux TPL Moms et TPL Dads (oui, c’est au pluriel maintenant!), aux comparses qui travaillent dans le même domaine que moi, à mon ado qui se dirige vers la vie adulte. Toutes les situations vécues m’ont forgée pour devenir la personne que je suis maintenant. Je ne regrette rien. J’ai envie que mon parcours en inspire d’autres. Et pour continuer dans cette belle lignée, je me laisse inspirer par les plus jeunes et les plus vieux. Avoir 40 ans, c’est être riche d’expériences et disposer d’encore assez d’espace pour vivre les prochaines.
Le sexe à 40 ans.
Vous l’attendiez cette section! Le sexe à 40 ans, c’est le meilleur. Physiologiquement, les femmes sont à leur peak sexuel. En plus, elles ont du vécu, connaissent leur corps, savent ce qui leur plaît ou non. Elles ne font plus semblant. Elles guident leur partenaire lorsque nécessaire au lieu de le laisser s’agiter comme un forcené. Elles attendent leur homme s’il prend un peu plus de temps à jouir, en rigolant et avec complicité. Elles ne se soucient pas du bourrelet en trop, car il y en a toujours un. Elles baisent la lumière allumée, parce qu’elles s’assument au complet. Elles s’endorment tout de suite après, dans l’abandon total. Ça, c’est magique.
S’assumer à 40 ans.
Je ne me suis jamais autant assumée qu’à 40 ans. Je n’ai pas peur de dire ce que je pense, mais quand je le fais, j’essaie de faire preuve d’empathie envers les autres, de me demander si c’est pertinent.
Je sais aussi que les plus jeunes me rattrapent et me dépassent. Ça va, je les saluerai à leur arrivée.
Mon fils vieillit et me place dans une situation qui surgira plus tôt que tard : je serai bientôt seule. Ça va, Tilou, je me trouverai de beaux projets à réaliser.
Je n’ai jamais cessé de rêver, mais à 40 ans, je peux me permettre de concrétiser certains rêves. Je rêve de voyager, de travailler en Europe, de prendre plus de temps pour lire, de retourner à l’université, d’apprendre de nouvelles langues. En fait, je ne veux jamais arrêter d’apprendre.
Je vous laisse avec ce bout de texte d’Anne-Marie Dupras, la femme brillante et rigolote derrière Ma vie amoureuse de marde. C’est si bien dit :
Comment envisagez-vous votre passage à la quarantaine?