(Lisez la première et la deuxième partie.)
Les semaines passent, ma bedaine grossit de plus en plus et la vie suit son cours. Je suis de bonne humeur et capable de faire mes activités quotidiennes en prenant certaines précautions.
Être enceinte de triplets vient avec des inquiétudes, des changements, des incompréhensions et des milliers de questions de la population, de la famille, des amis, du personnel hospitalier. J’aurais dû demander 1 $ à chaque personne qui m’a demandé si ma grossesse était naturelle, si ma famille était finie, comment j’avais réagi lorsque j’avais appris que j’attendais des triplets et ainsi de suite.
À mon rendez-vous de 24 semaines, je me sentais bien. La journée précédente, j’étais allée visiter le nouveau Costco près de ma région et ce magasinage m’avait remonté le moral. Lors de l’échographie, on examine mon col; il est affaissé à 1 cm. La technicienne me dit d’attendre pour qu’elle puisse aller chercher le médecin. À cet instant, j’ai compris que les complications commençaient.
24 semaines, ce n’est pas beaucoup et je vais bien. Cependant, le médecin m’annonce que je ne ressortirais pas de l’hôpital avant mes 28 semaines de grossesse pour diminuer les chances de grande prématurité. C’est à ce moment que je pense à mon garçon de 17 mois : je ne peux pas vivre sans lui une journée. Comment je vais faire? Comment mon conjoint va faire en travaillant les soirs et la fin de semaine sans que je sois à la maison? Ma vie se bouscule. Tout chavire. La vie ne sera plus jamais la même à partir de ce moment. Les triplets sont vraiment en route.
Lors de mon hospitalisation, chaque jour, j’avais de la visite. Ça m’a tenu en vie et ça m’a permis de garder le moral. Toutes les petites attentions que j’ai reçues ont eu de l’impact. Que ce soit le gars du ménage le matin qui me saluait, l’infirmière qui me disait bonjour le matin ou bonne nuit le soir, chaque petit sourire, coup de téléphone, échange FaceTime. Tout avait un impact. Mon garçon me manquait énormément. Il venait me visiter 2-3 fois semaine, mais il ne comprenait pas. Mon cœur devait désormais se séparer pour 4 enfants.
La marque des 28 semaines a fini par arriver. J’ai pu sortir de l’hôpital avec des recommandations de repos complet. Au moins, je pouvais déjeuner avec mon garçon, le coucher, lui chanter des chansons… Enfin un baume sur mon cœur de maman.
29 semaines, un autre rendez-vous. J’étais dilatée de 1 cm. Le médecin a décidé de me laisser une dernière semaine à la maison, mais la semaine suivante, lors de mon rendez-vous, je devais venir avec mes bagages. Les vacances étaient terminées, la prévention était de mise.
Une journée avant mon entrée prévue à l’hôpital, les contractions ont débuté. J’ai dû me rendre à l’hôpital en espérant qu’ils pourraient les faire cesser. La nuit a été longue et pénible; les contractions étaient aux 5 minutes. Il y avait trois moniteurs sur mon ventre pour écouter le cœur des petites. Trois moniteurs qui donnaient du fil à retordre aux infirmières. Les filles bougeaient sans cesse et, moi, j’avais mal. Je voulais seulement qu’elles sortent de là et que la douleur se termine. Les infirmières voulaient seulement que le travail cesse et que les petites restent au chaud encore quelques semaines.
Mais les heures ont passé et je me suis mise à saigner. Mon col s’est dilaté et le médecin a dit : « Césarienne d’urgence dans 1 heure. » C’était la panique sur l’étage : trois bébés allaient arriver.
Il avait 20 personnes dans la salle d’opération. Je crois qu’ils ont vendu des billets de spectacle, c’était l’événement de l’année! Reste que mon accouchement n’avait rien de magique. Mes filles sont sorties une après l’autre sans que je puisse les voir.
Et c’est ainsi que notre aventure en néonatalogie a débuté. J’avais des semaines devant moi avant de pouvoir ramener mes petites à la maison.
Avez-vous vécu une expérience similaire?