J’ai quelque chose à avouer. J’ai lâché ma job. J’ai lâché ma job à temps plein en communications pour un OBNL merveilleux. Une job sur laquelle, récemment, plusieurs dizaines, voire centaines de personnes ont appliqué. T’sais, une job que d’autres gens voulaient, qui rendait quelques amis envieux, qui m’a fait vivre plein d’expériences incroyables, rencontrer des dizaines d’humains plus magiques les uns que les autres et qui m’a fait grandir et réfléchir à plusieurs sujets auxquels je n’avais encore jamais réfléchi.
« POURQUOI T’AS FAIT ÇA, NIAISEUSE? », me direz-vous.
À force d’y penser, je réalise que ça part de loin. Ça part de mon enfance, de ma mère qui me disait tout le temps, les yeux humides de fierté, que je pourrais faire tout ce que je voulais dans la vie. Je disais que je voulais être première ministre et elle m’applaudissait. On doit encourager nos enfants, t’sais!
Ma vie professionnelle a commencé comme ma mère l’avait prédit. J’ai eu des bonnes jobs sérieuses juste en discutant de façon provocatrice avec des gens qui ont décidé de croire en moi. J’ai eu le syndrome de l’imposteur quelquefois, je l’avoue, mais je suis plutôt du genre impulsive, alors je fonçais dans le tas et ça fonctionnait bien. Ça fonctionne encore bien. J’ai fini par être vraiment pas si pire à ce que je faisais, mais est-ce que je veux faire ça? Est-ce que je voulais faire ça à la base? Est-ce que j’ai pris le temps d’y penser?
Ma mère m’a toujours dit que je pourrais tout faire, mais ce n’est plus vrai. Mon CV est bâti dans un sens. Il est vide de l’autre. J’ai brisé mon dossier étudiant en ayant 2 enfants à des moments inopportuns, les grandes écoles ne veulent plus de moi et je ne veux plus d’elles maintenant.
Mais je peux tout faire. Être pigiste, faire un DEP en horticulture, adopter des cochons abandonnés, construire une cabane dans le fond des bois, toute.
Même si je ne ferai jamais rien qui demande un doctorat, je crois encore que je peux tout faire.
Ça fait faire des choses comme lâcher sa job.
Ça me fait magasiner des fermes à vendre sur Internet.
Ça me fait croire que je peux réussir et être heureuse n’importe où, n’importe comment, que je vais me débrouiller et que l’important c’est d’y croire.
Alors je vous dis à tous YOLO! Continuons à faire croire à nos enfants qu’ils peuvent tout faire, même si ce n’est pas super-top-vrai tout le temps, et prenons des risques avec nos vies.
La liberté, ça n’a pas de prix (et ce n’est pas qu’une marque de yogourt, comme dirait l’autre)!