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Mes petits gestes de maman, car la maternité change le quotidien.

La maternité apporte son lot de nouveautés, c’est bien connu. Mais, ce dont on ne nous parle pas, c’est de l’apparition sournoise de comportements étranges qui se pointent dès l’expulsion, ou l’extraction c’est selon, du bébé.  

Des petites obsessions qui se rajoutent à la pile de petites angoisses que génère l’arrivée d’un enfant dans nos vies.

Moi, y’a une bizzarrerie qui m’est apparue en devenant maman : les jouets. Ranger les jouets est devenu source d’inquiétudes et d’angoisse. 

Au début, avec un seul enfant, les jouets sont rangés soigneusement tous les soirs. Papa et maman essaient de retrouver un environnement adulte malgré que le niveau de propreté de la maison ne sera jamais ce qu’il était pré-bébé. Ainsi soit-il.

Quand l’heure de ranger les jouets approche, je sens l’anxiété m’envahir. Je retrousse mes manches et je m’y mets, remplie d’espoir et de positivisme. J’attrape un camion. Ça c’est facile, y’a qu’un seul morceau. J’empoigne ensuite des livres. Ça va encore. Puis, viennent les blocs. Les casse-têtes. Les boîtes de cubes à emboîter. Etc. Et c’est là que ça se produit. Il manque des morceaux, invariablement.

Des morceaux clés il va sans dire. Sans ces morceaux, pas de nuage au casse-tête. Pas de numéro 8 à la tour de blocs. Pas la deuxième étoile de la boîte à trous. Et me voilà qui soulève frénétiquement les coussins, zieute sous les divans, vide les paniers, sonde pièce par pièce jusqu’à ce que la maison soit passée au peigne fin. 

Se sentir comme lui.

Ça, c’est pas du tout une technique furtive.
Crédit : Honey, I Shrunk The Kids, 1989, Walt Disney Pictures

Au début, j’assume totalement ma quête des morceaux manquants. Mais, plus les minutes passent, plus je me rends compte de l’absurdité de la chose. D’autant plus que je sais très bien que les morceaux ne sont pas PERDUS.  Ils sont simplement égarés et je finis toujours par les retrouver, et ce, sans faire appel à St-Antoine de Padoue.1  Mais je ne peux m’empêcher de continuer de chercher. 

Je passe alors à une technique plus discrète, telle une ninja furtive. Je fais comme si de rien n’était. Pour pas éveiller les soupçons de ma petite craque au cerveau. Comme si je jouissais de ma fin de soirée en amoureux. Haaaaaah! Enffffin! Et ben non. Je jouis pas pantoute, je suis obsédée. Parce qu’il manque un foutu morceau de casse-tête. Et ça me hante tant que je l’ai pas retrouvé. Con de même. 

Et puis, vient le deuxième enfant. Celui qui a (un peu) recollé ma petite craque au cerveau. Oui, oui! Je suis désormais libérée! Délivrée! Les jouets ne sont même plus rangés tous les soirs. Pire, quand je les range et qu’il manque des morceaux, je passe à autre chose. BAM! 
 


Salle de jeux infernale, tu me fais même plus peur. 
Crédit : Marie-Eve Bouliane

 

Mais, comme la guérison est encore fraîche, quand je tombe sur un morceau fugueur (que-je-n’avais-pas-cherché-je-le-jure), je ne peux m’empêcher de crier :  Victoire!!  

Dites-moi que je ne suis pas la seule. Hein?!
 

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