Récit d’hôpital : le jour où notre vie s’est transformée en (mauvais) épisode de série télé – 2e partie
Sarah BoisvertUne opération à coeur ouvert sur mon bébé de 3 mois. O-M-G! Je n’ai jamais été aussi terrifiée de TOUTE ma vie.
On nous explique en détail la chirurgie que subira notre garçon. On nous informe et nous prépare au pire. Je me sens alors comme une poupée vaudou : je ressens tout ce que l’on fera subir à mon fils puissance 1 000. J’aurais tellement donné tout ce que je possède pour changer de place avec lui. Accoucher, c’est l’une des pires douleurs ça a l’air… pourtant je revivrais ce moment tous les jours si je pouvais empêcher mon fils de passer au bloc opératoire.
Et pourtant, même si à l’intérieur je tremble, que j’ai le goût le pleurer et de crier, c’est avec le sourire que nous laissons Thomas avec l’anesthésiste au bloc opératoire; nous avons demandé à notre garçon de 3 mois d’être fort, d’être courageux et d’agir en champion, en tant que parents, nous ne pouvions exiger rien de moins de nous-mêmes.
Après plusieurs heures (qui semble durer une éternité et quart) à marcher de long en large dans les corridors de l’hôpital (nous devions absolument rester à l’intérieur de l’hôpital durant toute la procédure) on nous page enfin : le chirurgien a terminé et est prêt à nous rencontrer.
C’est la canicule à l’extérieur et pourtant je tremble; les pensées qui se bousculent dans ma tête me glacent le sang : mon enfant est-il correct? Aura-t-il droit à une vie « normale »? Non, certainement pas, car ce n’est pas un enfant normal, c’est un enfant extraordinaire qui m’épate tous les jours. Il est ma fierté et ma source de motivation. Pour lui, je veux être la meilleure mère du monde, mais surtout je veux être une femme brave, bienveillante et inspirante. J’ai toujours tripé solide sur les superhéros, tellement que j’en ai mis un au monde : Super Thomas le champion, le combattant, mon idole, mon modèle de persévérance et de ténacité.
L’opération a été une réussite! En tout, c’est 32 jours (et 31 courtes nuits) que nous avons passés à l’hôpital, 745 heures d’angoisse, une centaine de prises de sang pour notre bébé, la rencontre de deux douzaines de médecins, de spécialistes et de chirurgiens. 32 longues journées prisonniers d’une chambre sombre aux murs jaunes, à entendre les bip bip des moniteurs.
Toutes ces heures passées au chevet de mon garçon m’ont permis de réfléchir, de faire le point sur ce qui compte vraiment pour moi, m’ont ramenée à l’essentiel. Prise dans le tourbillon de la vie, j’ai rarement l’occasion de m’arrêter pour apprécier ce que j’ai. Et le plus beau dans tout ça, c’est que cette « expérience » m’a permis de réaliser à quel point je suis choyée, j’ai pris conscience de la chance que j’ai d’avoir mis au monde un enfant aussi formidable, de former un team aussi solide avec mon amoureux, d’être entourée d’une famille et d’amis aussi aimants et présents.
Ce chapitre est derrière nous, mais je sais que notre aventure dans les hôpitaux n’est malheureusement pas terminée. Thomas devra probablement subir d’autres chirurgies à coeur ouvert au cours de sa vie. Dans quelques mois, quelques années… juste d’y penser mon coeur s’arrête. Un petit bébé si parfait en tous points… sauf pour une valve aortique défectueuse. #NotFair
Avez-vous déjà vécu un épisode trop long dans les hôpitaux avec vos enfants?