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Vivre une grossesse chez ses parents
Crédit: Jordan Bauer/Unsplash

J’ai eu un enfant chez mes parents. Simple de même, sans gros drame ni cachette. On est bien loin du scénario fille-mère qu’on cache dans le grenier pendant 9 mois en faisant croire qu’elle est chez une tante qui habite en Pennsylvanie, aux États.

Faisons comme Marty McFly et offrons-nous un retour dans le temps. 

Mes parents savent que je suis enceinte depuis 24 heures. Je suis encore sous le choc de la nouvelle, mais confortable avec mon choix de poursuivre ma grossesse. Ils m’attendent pour souper. Je sais très bien de que toutes nos discussions vont tourner autour de ma grande nouvelle. Je stresse.

Rapidement, on est entré dans le vif du sujet. C’est là qu’ils m’ont proposé de revenir vivre avec eux durant ma grossesse et jusqu’à ce que je sois confortable financièrement pour repartir seule avec ma fille. Soulagée de leur proposition, j’ai tout de suite dit oui.

J’étais donc là, avec mon petit bide, à vider mon 4 et demi dans Rosemont pour retourner dans la maison de mon enfance. Chacune des boîtes que je faisais renfermait une partie de mon indépendance à qui je devais dire un au revoir temporaire. J’ai troqué ma fierté pour l’humilité. À ne pas confondre avec la honte. Parce que jamais je n’ai eu honte d’avoir accepté leur aide. Au contraire, ils ont été les meilleurs parents en m’apportant leur appui et j’ai été une meilleure mère en l’acceptant.
 

Valérie Fraser

Je n’ai pas non plus pris cette perche pour me payer des vacances au bras de mes parents. Le tout inclus avec vue sur la mer, on repassera. Je devais m’impliquer financièrement en payant une allocation et faire ma part dans la maison. Autrement dit, j’étais leur nouvelle coloc et c’était parfait ainsi.

Avoir deux paires de bras supplémentaires pour s’occuper d’un bébé ne veut pas non plus dire l’élever à trois. Je me suis levée chaque nuit au son des pleurs de ma belle L. Personne ne l’a fait pour moi et personne n’avait à le faire non plus. Ma mère, au grand cœur, me donnait la chance de me reposer le temps d’un boire nocturne le vendredi et le samedi et ça faisait du bien. #BestMom

Je vous mentirais en disant que je n’avais pas un peu le motton au travers de la gorge en  transformant ma chambre d’éternelle ado en nid douillet pour poupon. J’ai regardé ce plafond longtemps en pensant à mon futur et savoir que mon futur actuel y apposait les yeux aussi, ça me rendait très emo.

J’ose imaginer mes parents qui m’ont déjà bercée dans le même salon dans lequel je berçais ma fille. Des souvenirs à faire pleurer toutes âmes sensibles.
 

Valérie Fraser

Sept mois après la naissance de L, j’ai compris que j’avais besoin de redire bonjour à mon autonomie. On ne s’entendait plus sur certains sujets délicats et la tension était palpable. En 24 heures (un délai que j’affectionne particulièrement pour dealer des grosses affaires!), j’avais visité un appartement et j’annonçais à mes parents que je cherchais activement un endroit à moi. Mon argument premier était qu’ils avaient besoin d’être juste des grands-parents et moi juste une maman.

À ma grande surprise, ils étaient d’accord avec moi. Comme quoi, on est capable de s’entendre même dans les moments plus difficiles. J’en ai profité de mon congé de maternité pour préparer ce projet d’envergure et je ne regrette pas d’être partie aussi rapidement. 

Nous aurons tous appris durant cette aventure rocambolesque. J’aurai appris qu’est-ce que c’est que d’être un adulte responsable. De penser logiquement et toujours en fonction de ce qui est essentiel a.k.a. arrêter de loader ma carte de crédit pour acheter des gogosses inutiles. Et eux, ils auront appris à me faire confiance. Du moins, c’est ce que je souhaite. Ils m’ont vue évoluer dans mon nouveau rôle et je crois que ça a calmé en eux quelques inquiétudes. Mais par-dessus tout, on aura appris qu’est-ce que c’est d’aimer inconditionnellement et, ça, c’est tout ce qui compte. 

Merci pour tout.
Je vous aime.

Et vous, avez-vous vécu une histoire de famille similaire?

 

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