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Heureux mais inquiets : quand le petit « + » ne suffit pas! – Deuxième partie

Première partie

Quand nous portons un enfant, la plupart des gens s’intéressent à savoir s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille. Parce que la santé du bébé, quand les parents sont jeunes et eux-mêmes sans soucis de ce côté, ça semble être tout naturel. Une grande majorité d’entre nous nous permettons cette douce naïveté, réconfortante, qui fait du bien. Celle qui nous fait penser que « ça n’arrive qu’aux autres ces choses-là. » Et c’est bien correct comme ça. Parce que la vie est généralement douce et clémente dans ce domaine et qu’il est normal et sain, à mon humble avis, de se donner le droit de penser au meilleur avant de penser au pire.

Pour l’amoureux et moi, c’était la même chose quand nous avons vu le petit « + » qui nous annonçait la venue de notre Jules. 25 ans et 27 ans. La santé. L’amour, beaucoup d’amour. Nous attendions notre premier enfant. Après une fausse couche et quelques mois d’essais qui nous ont paru une éternité, c’était notre tour, enfin! Nous allions être parents. Nous étions heureux. Mais comme je l’ai déjà expliqué, notre douce naïveté, nous l’avons perdue alors que notre garçon était âgé de seulement 21 jours. 

Le 22 juin dernier, près d’un an et demi plus tard, nous avons un reçu un appel qui allait changer notre vie. Autant sinon plus que le petit « + » du 5 avril précédent qui nous annonçait l’espoir de la venue d’un deuxième petit miracle dans notre vie.

« J’appelle pour une bonne nouvelle. » Ces mots, ils résonnent encore dans mon cœur et dans ma tête. Chaque jour. Chaque fois que je sens bouger mon petit Henri. Chaque fois que je pense à son arrivée imminente dans nos vies. « Il est en santé. » En santé. Ce mot si banal, mais ô combien précieux une fois que nous avons connu son antonyme. Nous avons crié, nous avons pleuré, nous avons libéré l’énorme boule d’angoisse qui nous étouffait depuis des semaines et nous empêchait de vivre cette aventure si merveilleuse de façon la plus « normale » possible.  Nous allions enfin pouvoir partager notre joie avec notre entourage. Vivre pleinement notre bonheur, tout simplement.


Henri-bedon, environ 2 semaines après avoir reçu les résultats du dépistage prénatal. Disons qu’il commençait à être temps de pouvoir partager la bonne nouvelle! 
Crédit : Stéphanie Cimon
 

Nous l’avons fait et nous continuons de le faire, mais il faut avouer que ce n’est pas SI SIMPLE. Même si nous savions depuis ce temps Henri en santé, nous n’avons pas pu nous empêcher de nous inquiéter à chaque étape de la grossesse (et encore, à quelques semaines de l’accouchement!). Pas seulement parce que nous avons été servis côté « complications qui n’arrivent qu’aux autres » (oui, encore!), mais aussi, et surtout, parce que je sais que notre douce naïveté, nous ne la retrouverons pas.

Ça, je l’ai compris il y a longtemps et c’est bien correct comme ça aussi. Par contre, je sais aussi que cette « perte » n’empêche pas le bonheur. Notre famille en est la preuve!
 

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