Comme nous l’expliquions dans la partie un, notre amitié est née alors que nous couvions sagement nos bébés en GARE. Avec pour bruit de fond l’angoisse qui résonnait dans nos têtes parce qu’il n’y a que ça à faire, PENSER, quand tu dois rester dans ton lit d’hôpital. Une amitié qui se construit pendant une épreuve de la sorte, ça peut déplacer des montagnes.
Reste que pendant que nous nous envoyions mutuellement du chocolat d’une chambre à l’autre — par le biais d’une infirmière qui faisait bien plus que son travail — nous ne savions pas à quel point cette expérience allait nous changer. Ça a fait de nous des femmes motivées, inspirées et rassembleuses. Des femmes qui, quatre mois après leur retour à la maison, ont décidé de faire quelque chose pour celles qui allaient passer le temps des fêtes couchées, parfois seules, dans leur lit d’hôpital.
Notre idée : aider ces femmes à avoir des photos de grossesse qu’autrement elles n’auraient pas. Parce que quand vous avez peur de vous lever, quand chaque mouvement vous semble un risque, quand prendre votre douche est un luxe que vous vous offrez aux deux-trois jours, vous ne pensez pas à immortaliser votre grossesse en photo. Et encore moins à prendre du temps pour vous.
Nous avons donc décidé d’offrir une journée « séance photo de luxe » avec maquillage et coiffure inclus aux mamans en GARE!
La 2e édition de GARE à Noël s’est tenue le 7 décembre dernier. Une quinzaine de bénévoles se sont rassemblés au CHUL pour maquiller et coiffer les mamans. Ces dernières ont ensuite pu vivre DES — oui, plus d’une — séances photo de bedaines à l’hôpital.
Une photographe avec décor, pour des photos plus classiques, et deux photographes lifestyle ont photographié les mamans en GARE. Pour un instant, nous leur avons offert le sentiment d’une grossesse normale et, pour l’avoir vécu, ça vaut son pesant d’or. Elles ont aussi eu droit à du belly painting, à des cupcakes décadents, à des cadeaux confectionnés avec amour par des artisans du Québec et à des cartes de souhaits créées par des élèves de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries.
Parmi ces femmes, il y avait celle qui avait saigné les trois nuits précédentes, mais a qui pu participer de son lit; il y avait cette maman enceinte de jumeaux, que l’aînée attendait à la maison; il y avait celle dont c’était le deuxième séjour en GARE; il y avait celles qui avaient le regard voilé d’inquiétude à cause d’un retard de croissance; il y avait aussi cette maman de passage qui venait faire cercler son col pour ne pas avoir un deuxième enfant à 24 semaines de grossesse.
Nous remercions, encore une fois, tous les gens qui nous ont permis d’offrir une petite journée de bonheur et de « normalité » à ces mamans qui ont mis leur vie en veilleuse pour assurer celle de leur petit. Sincèrement, mille fois merci.