Grossesse et prise de poids : apprendre à ne pas en faire une obsession

Une grossesse, ce n’est pas toujours évident. C’est bien beau porter la vie, mais il y a aussi des petits désagréments qui peuvent accompagner cette aventure : prise de poids, maux de jambes, maux de dos, nausées, reflux, sensibilité exacerbée par les hormones qui fluctuent, troubles du sommeil, name it. 

Une des choses qui m’a le plus perturbé pendant mes deux grossesses était ma prise de poids. J’avais plein d’autres choses à gérer, mais mon poids me fatiguait. Niaiseux de même. Pourquoi? Parce qu’à première grossesse j’avais explosé hors des chartes de prise de poids pour la femme enceinte et, à ma deuxième grossesse, je ne voulais absolument pas que ça m’arrive à nouveau. C’est aussi con que ça. Je faisais un travail de maître pour fabriquer un petit être parfait, je portais la vie, mais j’avais peur de prendre trop de poids. Je me sens ridicule, mais c’est la vérité.

Pendant ma première grossesse, j’ai mal géré mes crises alimentaires existentielles. J’ai donc pris du poids. Les deux premiers trimestres, je mangeais à ma faim et selon mes goûts du moment. Je ne faisais pas vraiment attention à ce que je mangeais, ça ne me stressait pas, et je trouvais ça correct comme ça. Quand je me levais la nuit pour faire mon petit pipi, je mangeais un petit snack. Si je ne mangeais pas à ce moment-là, je me faisais réveiller quelques heures plus tard par mon ventre qui grondait. Parfois, les snacks c’était du Nutella sur un bout de pain. Ce n’était pas très santé, mais j’avais la dent très sucrée et ça me réconfortait en plein milieu de la nuit.

Je n’ai jamais fait de diabète de grossesse et tout allait bien pour mon bébé. Mis à part mes folies nocturnes, je m’alimentais très bien le jour : je suivais le guide alimentaire avec soin. Mon médecin s’est tout de même permis de me faire la morale sur le sujet. Il m’a servi un petit sermon pour me rappeler qu’il fallait que je m’en fasse avec mon poids. 

Il voulait que je me surveille, moi qui mangeais bien (sauf mes snacks nocturnes), mais qui n’avais jamais eu l’habitude d’analyser le nombre de calories que j’ingérais. Je ne vous dis même pas j’ai pris combien de livres parce que j’avais arrêté de compter et, qu’à la fin, j’avais demandé à mon médecin de ne pas me le dire. J’étais tannée de son ton moralisateur qui insinuait que j’avais dépassé les courbes de prise de poids normal pour une grossesse. 

Tout ça pour dire que je me suis gâché le plaisir en m’inquiétant sur ma prise de poids pendant plusieurs mois. Vers la fin de ma grossesse, je me sentais coupable chaque fois que je mangeais une collation ou que je mangeais une portion « de trop ». Même si j’essayais de me faire croire que ça ne me dérangeait pas, ce n’est jamais le fun de se faire dire qu’il faudrait faire attention à ce qu’on mange parce qu’on a pris trop de poids dans les dernières semaines. J’avais beau faire attention pendant le dernier trimestre, je grossissais quand même à vue d’œil. 

Pour ma deuxième grossesse, j’ai fait des efforts dès les premières semaines pour ne pas répéter l’histoire. Je ne voulais pas avoir l’impression d’être aussi énorme que la première fois. Par contre, avec du recul, je trouve ça triste. Je trouve ça dommage de réaliser que je m’inquiète pour mon poids, alors que tout va bien et que tout allait bien, au final, avec ma grossesse précédente.

Avez-vous pris beaucoup de poids pendant votre grossesse? Avez-vous eu droit à un petit sermon par rapport à votre prise de poids?