Il y a des situations et des vies pleines de violence. Il y a des gens desquels il faut s’éloigner pour sa sécurité, pour celle des enfants. Ce n’est pas de ces situations dont il est question, ici.
On me dit souvent que j’ai de la chance d’avoir la famille recomposée que j’ai. Sans guerre. Sans conflit de loyauté. Sans haine.
Attention, je vais dire un truc plate et bête : ce n’est pas de la chance, c’est du travail. Un gros travail que mon ex et moi avons fait. En disant cela, je ne nous pense pas meilleurs. GOD! Non! Je pense juste que nous avons fait ce qu’il fallait faire pour permettre à notre fils de ne pas vivre ce que nous avions vécu, nous, enfants. Pour moi, c’est même un dogme : JAMAIS mon enfant ne souffrira de ma séparation comme j’ai pu souffrir celle de mes parents. Mon père n’a JAMAIS accepté le divorce. Ma soeur et moi avons été victimes de ses colères, de sa rancoeur, de sa haine, de sa peine. Ma mère, elle, a fait ce qu’elle a pu pour nous en préserver.
Certains de mes amis-es vivent différentes situations de séparation, certaines pas très glorieuses. Et malgré toute l’empathie, la sympathie, que j’ai pour eux, c’est aux enfants que je pense en premier.
En pensant à eux, je me dis que les enfants ne devraient jamais être victimes du divorce de leurs parents. Qu’ils ne devraient jamais être pris à partie. Les enfants devraient être des enfants qui aiment également leur parent sans craindre quoi que ce soit.
Un enfant ne devrait pas être un intermédiaire responsable de transmettre la pension, les demandes des jours de vacances, les demandes d’échanges de jours de garde, les reproches. Un enfant ne devrait jamais avoir à entendre qui que ce soit parler contre l’un de ses parents ni même connaître leur ressentiment contre l’autre. Un enfant ne devrait pas avoir à demander la permission d’appeler l’autre parent ou craindre le moment de rappeler l’imminent retour à l’autre maison. Un enfant ne devrait pas s’inquiéter de faire de la peine à son parent ou craindre de le fâcher en mentionnant l’autre. Un enfant ne devrait JAMAIS, au grand jamais, subir de chantage émotif. Ceux du genre : « Si tu ne viens pas plus souvent, c’est que tu ne m’aimes pas assez. »
Votre ex a beau être le pire salaud ou la pire salope à vos yeux, il n’en demeure pas moins que c’est avec lui/elle que vous avez fait cet enfant et que cet enfant, eh bien, il l’aime ce parent. Point.
Tout ce que je viens d’énumérer (et la liste pourrait être encore plus longue) engendre de l’anxiété chez l’enfant. De la vraie ANXIÉTÉ. Ces situations, elles font vieillir vite. Trop vite.
Moi, ce qui m’a aidée à passer par-dessus ma rancoeur (oui, il y en a eu beaucoup), c’est de me souvenir qu’à un moment donné, dans l’histoire on s’était assez aimés pour faire un enfant et que notre amour pour lui devait nous donner la force de dépasser nos conflits d’adultes.
Avez-vous des trucs pour faciliter une séparation? Est-ce que vous êtes un enfant victime du divorce?