Le jour où je me suis entendue crier

On ne crie pas après un chien. Ça lui fout la trouille et ça ne lui enseigne pas la bonne chose. Ça a l’air de fonctionner parce qu’il fige et ne refait parfois plus le truc interdit. S’il ne le refait pas, c’est parce qu’il a peur. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit et j’ai réussi dans les cinq dernières années à élever ma grosse dame chien sans (trop) crier. 

J’ai l’intention d’élever mon bébé un peu comme mon chien. Donc je ne crie pas après mon presque-trottineur. C’est ma limite, en théorie. Depuis plusieurs semaines, le petit proto-gambadeur s’est mis à hurler en toute circonstance. Pas juste crier souvent. Non, il hurle à s’en casser la voix. Sauf quand il dort, n’est-ce pas? En effet, sauf L’HEURE pendant laquelle il dort avant de se réveiller… en hurlant.

Toutes les bases sont assurées, il a juste mal à la patience. C’est vrai qu’avec un vocabulaire constitué de « papa », « maman » et « uh-ho », c’est difficile de verbaliser ses émotions et ses attentes. Je le divertis autant que je peux, mais des fois il faut manger, passer le balai, ou juste s’asseoir. Je n’haïrais pas ça dormir, non plus.

C’est arrivé une première fois en essayant de l’installer dans son siège d’auto. Il hurle tellement quand je le mets là-dedans, je me demande si je n’ai pas acheté un siège pour bébé fakir par erreur. On revenait de la garderie après le boulot, j’étais épuisée et il s’est tortillé si fort que j’ai eu peur qu’il tombe. J’ai crié quand même fort, mais avec le bruit du trafic, je ne me suis pas entendue. Je n’étais pas fière, ça n’a pas aidé mon humeur ni la sienne. Score nul.

C’est arrivé une deuxième fois dans la même semaine avec pas de sommeil. Mon petit pas-encore-marcheur hurlait depuis 1 h 30 non stop. Peu importe l’activité, il prenait des break de biberon pour me rappeler qu’il n’était pas content. Là, j’ai crié. Un peu moins fort que la première fois, mais fort. Je le sais parce que l’homme et le chien sont descendus m’aider. Ils m’ont entendue passer ma limite.

Constat numéro un : ça ne fonctionne pas. Le hurleur hurlait toujours.
Constat numéro deux : ça ne fait pas de bien. Je ne me suis pas couché la paix dans l’âme ce soir-là.
Conclusion : je ne fais plus ça. Plus jamais, si je peux.

Ça fait plusieurs jours et je me fais autant hurler dans les oreilles. Ma patience est souvent à bout. Quand l’envie me prend de crier, je chuchote très fort. Ça ne fonctionne pas non plus, mais ça fait du bien, pour vrai. Parce que chaque fois, je n’ai pas crié et ça me fait comme un petit reset de patience.

J’achète aussi beaucoup la paix avec des petits craquelins de riz soufflés. Si vous croisez une maman qui chuchote à son fils hurleur en lui filant compulsivement des craquelins, faites-lui un thumbs up! C’est peut-être moi, c’est peut-être une autre, mais c’est quelqu’un qui travaille fort!

Si vous travaillez fort aussi, mais que vous avez peur que votre impatience se transforme en quelque chose de plus grave, si papa et le chien ne peuvent pas descendre pour vous aider ou si vous avez besoin de soutien, il y a de l’aide.

Perdez-vous parfois patience avec vos tout petits? Avez-vous développé des trucs pour les calmer et pour vous calmer? Avez-vous aussi Casser la voix  dans la tête, ou c’est juste moi?