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La grossesse ectopique : dire au revoir trop tôt
Crédit: Deborah Cardinal/Flickr

Dimanche, j’apprenais que j’étais enceinte après trois mois d’essais avec mon amoureux. La joie! Nous étions tellement heureux de l’annoncer à nos proches. Grande vague d’amour reçue, nous faisons des plans pour les prochains mois et nous voyons le futur avec tellement d’enthousiasme.

Mercredi après midi, crampes douloureuses. On me dit que ça peut arriver, mais si ça augmente, d’aller à l’urgence. 17 h, je me rend à l’urgence par prévention. Test sanguin très beau et test d’urine aussi. Tout semble être en ordre… jusqu’à ce que j’aille des vomissements et que je perde connaissance. On me fait une échographie à 2 h du matin.

« Vous faites probablement une grossesse ectopique, madame. On va devoir vous opérer d’urgence. Vous passez la nuit ici. »

Perdue. Sonnée. Je ne comprenais pas. Rien n’explique ce genre de grossesse que seulement 2 % des femmes subissent. En moins de 3 jours, on m’enlevait mon petit miracle. Nous passions littéralement de héros à zéro. 

Que va-t-il arriver? Doivent-ils faire l’ablation complète de la trompe? Combien de temps en convalescence? Et la grande question : est-ce que nous allons pouvoir concevoir un autre enfant de manière naturelle? Avec la mort du programme de procréation assisté, une négative à cette question aurait signifié la fin de notre rêve de fonder une famille.

Aucune réponse dans l’immédiat. On me dit que seulement après l’opération j’aurai des réponses. Une intervention de 30 minutes, selon les médecins. 

Deux heures plus tard, je suis en salle de réveil. Ça a été difficile. Beaucoup de sang dans le ventre, de là les délais importants. Heureusement, ils ont réussi à sauver la trompe. La première bonne nouvelle de la journée ! Deuxième bonne nouvelle : la rémission sera douloureuse, mais je serai en mesure de concevoir un autre petit ange d’ici quelques mois avec un suivi médical serré. 

Mon amoureux a été exceptionnel. J’avoue que je n’aurais pas été aussi calme sans lui. Dans la panique et l’horreur, ses yeux doux et ses mains chaudes me rassuraient. 

Il doit d’ailleurs lui aussi traverser cette passe difficile. On me demande beaucoup comment je vais avec l’opération et la douleur, mais son bien-être est aussi important à mes yeux. Il est aussi déchiré que moi avec la perte de notre petite crevette.

Qu’arrive-t-il pour la suite? Du repos et nous espérons une autre grossesse dans quelques mois. 

Comment aurait-on pu le prévenir? Personne n’aurait pu. Ça aide à l’acceptation.

C’est horrible, mais nous nous accrochons à l’amour que nous recevons de nos proches et nous prions fort pour accueillir un autre miracle. Nous comprenons rapidement dans ce genre de situation que nous ne sommes pas seuls. 

Merci infiniment aux médecins et infirmières de Pierre Boucher qui ont été rassurants et d’une aide incroyable. 

Vous est-il déjà arrivé à vous ou un proche de vivre une grossesse extra-utérine?

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