J’ai commencé à me trouver grosse en sixième année et je n’ai jamais cessé depuis. J’ai 34 ans. Ça fait 26 ans que je dénigre mon corps. J’ai passé toutes ces années à être au régime, à planifier ma prochaine diète ou à être en colère contre moi-même parce que j’avais trop ou mal mangé.
Pour contrôler mon poids, j’ai utilisé des solutions drastiques et dangereuses qui mettaient ma vie en péril. S’ajoute à cela les abonnements à des gym abandonnés après quelques mois et les entraînements intensifs qui donnaient des résultats, mais m’obligeaient à suivre un rythme que je ne pouvais maintenir. La déception était sans cesse au rendez-vous. Chaque fois que je perdais un peu de poids, malgré mes efforts constants, dès le moindre relâchement, les livres s’accumulaient à nouveau.
Dernièrement, je me suis rendu à l’évidence : sur le champ de bataille de la perte de poids, je ne peux pas gagner.
Crédit : Mélanie Tessier
Inspirée par mes collègues TPL Moms (qui sont des humains extraordinaires), la vague de changement concernant la diversité corporelle (voici un petit billet à ce sujet) et plusieurs textes du livre Ton petit look, ma nouvelle bible de chevet, j’ai décidé que c’était fini! Fini les complexes, fini de me comparer aux filles plus minces, fini d’haïr mon corps.
Mais, est-ce si facile?
Je suis tellement habituée de me dire que je suis trop grosse que ces pensées sont comme des automatismes dans ma tête. Elles sont autonomes, se déclenchent à tout moment et m’empêchent de penser autrement #BigBrother.
Ce conditionnement est tellement fort et ancré profondément que m’en défaire demande beaucoup d’énergie. Je dois me battre constamment contre mes anciens patterns. Lorsque les pensées dégradantes viennent me hanter, reprendre leurs vieux discours dont je ne veux plus, j’essaie de les laisser passer, tels des gros nuages noirs dans le ciel. J’essaie de leur dire au revoir en leur disant qu’elles n’ont plus leur place dans ma vie.
Parce que notre relation amour-haine est terminée.
Parce que j’ai pris la route de l’acceptation de ce que je suis, incluant mon apparence physique, et ce n’est qu’une question de temps pour que j’arrive à destination.
Est-ce que l’acceptation de soi est un combat pour vous aussi?