Il y a récemment eu dans ma famille un débat : pour ou contre les armes en plastique comme jouet.
Dans le coin droit, ma soeur : « Les psychologues (note de l’auteur : lesquels???) disent que c’est correct, que ça permet aux enfants de faire des jeux de rôle qui leur permettront de développer l’empathie. »
Dans le centre, mais un peu à droite, ma mère : « C’est inévitable pour les garçons, te battre contre ça est une lutte vaine, même les parents les plus peace and love du monde échouent, parole d’enseignante pré-scolaire. »
Dans le centre, mais un peu à gauche, mon chum : « Tout dépend de l’intention de l’enfant, si c’est seulement dans le but de s’amuser, why not, mais si l’enfant le fait méchamment, c’est inacceptable. »
Dans le coin gauche, moi : « C’est non, juste non, les armes sont pour blesser et tuer (par défense, vengeance ou démence… limite pour manger si vous y tenez) et en aucun cas, elles ne devraient être un moteur de plaisir. »
J’en sais rien pour être honnête, mais j’ai quand même choisi mon combat.
Mon fils, j’accepte (pour l’instant) que tu ne manges pas de légume crus et ne veuilles pas croquer dans un fruit (parce qu’en mon for intérieur, je sais qu’un jour ça te viendra, je t’attends dans le détour!), mais jamais, au grand jamais, je ne veux te voir jouer avec des armes, aussi en plastique ou carton soient-elles (je réfléchis toutefois à une amnistie pour les fusils à l’eau, mais je pense aussi qu’il y a plein d’autres moyens de lancer de l’eau frette à autrui) .
Je refuse que les armes te soient un moteur d’apprentissage. Pour les jeux de rôle, il y a les marionnettes, les costumes et tes petits bonhommes en bois. Toi-même, tu t’en trouveras certainement plein d’autres.
Je refuse que tu ne puisses t’y soustraire. Je vais veiller au grain, je vais t’en parler, je vais te sensibiliser, mais jamais tu ne feras semblant de tuer. Tuer, ce n’est pas un jeu. Vous croyez que je vais échouer? Just watch me!
Je ne veux pas faire de mon fils un pacifiste enragé, juste un enfant qui ne voit pas les armes comme un plaisir, un citoyen qui ne voit pas en la violence une forme de communication.
Je suis peut-être extrême selon vous, mais pour moi, cet apprentissage n’a pas d’âge minimum. Je ne vois pas pourquoi ça serait plus acceptable pour un enfant de deux ans que pour un adolescent de quinze.