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À mon conjoint infidèle
Crédit: Pexels

Tout allait pour le mieux. Je croyais notre famille heureuse. Bien sûr, conjuguer parentalité et vie de couple n’est pas chose facile tous les jours, mais je croyais qu’on s’en tirait bien, que nous ne faisions pas partie de ceux qui font semblant d’être heureux.

Avec les années, je sentais que toi et moi marchions main dans la main. Que si l’un de nous tombait, l’autre l’aiderait à se relever, quitte même à le porter un peu!

J’ai toujours pensé que tu ne me mentirais jamais. Que tu m’aimais suffisamment pour savoir qu’une vérité qui fait mal est nettement préférable à un mensonge qui réconforte. J’ai toujours pensé que si tu ne m’aimais plus, tu me le dirais, que tu ne voudrais jamais me bercer stupidement dans une illusion pour éviter les inconforts, que tu me respectais suffisamment pour ne jamais porter atteinte à mon estime, à la confiance que j’ai en moi en brisant cette confiance que j’avais pour toi. 

Comme j’ai été naïve (ou aveugle, c’est selon!!) pour ne pas voir ton manège : les mensonges qui se succèdent, ce regard absent, cette habileté nouvelle à toujours avoir besoin de te cacher. Ces messages textes à des heures impromptues, ces sourires amusés dès que ton regard se portait sur ton portable, cet empressement à coucher les enfants pour mieux t’adonner à ton nouveau passe-temps.

Tranquillement, ta légèreté est devenue pesante. Ton impatience s’est fait sentir. Ton irritabilité au souper quand les enfants parlaient trop fort et ta façon expéditive de les envoyer se coucher sont devenues choses courantes. 

Ton intransigeance et ta frustration ont envahi notre chaumière, minant la vie de notre famille. Nos enfants ne voulaient plus être avec toi, prétextant que de toute façon, ton téléphone était plus intéressant qu’eux.

Puis, un jour, la vérité a éclaté au grand jour : tu avais une aventure. Rien de sérieux, rien de concret, que du Web selon tes dires. Des échanges avec elle qui ne se concrétisaient jamais, mais qui captaient tant ton attention que tu n’étais plus vraiment avec nous. Tu étais trop occupé à attendre des messages, des photos, obnubilé par cette aventure virtuelle, absorbé par tes désirs et tes envies. 

Mais le sais-tu aujourd’hui à quel point tes mensonges et tes cachotteries ont fait mal? Le sais-tu ce que tu as brisé en laissant vagabonder ton esprit dans la lingerie virtuelle d’une autre? Le sais-tu que pour quelques photos coquines et quelques échanges érotiques tu as laissé ta famille te glisser entre les doigts? Le sais-tu que pendant que tu t’occupais de tes petits plaisirs égoïstes, tu as fait souffrir ceux qui t’aiment dans la vraie vie? 

Le sais-tu que dorénavant, je n’aurai plus confiance en toi? Que tu as brisé quelque chose en moi? Que notre famille ne s’en remettra peut-être pas? Le sais-tu qu’être infidèle, ce n’est pas que lorsque tu décides de faire l’amour avec une autre? Qu’être infidèle, ça commence quand on décide de mentir et de briser la confiance de celle qui t’aime?

Je n’ai pas envie d’être celle qui pardonne sans cesse. D’être celle qui pense qu’elle n’est pas digne de toi, quand ce sont tes actes qui te rendent indigne de moi. Je n’ai pas envie d’être une habitude ni un acquis. J’ai envie de vivre avec quelqu’un qui s’investit aussi ardemment que moi pour sa famille et qui ne laisse pas quelques photos coquines venir briser ce pour quoi je travaille si fort.

Alors à toi, homme infidèle, je dis ceci : ferme ton téléphone et reviens vers nous. Et si le virtuel l’emporte sur nous, alors va-t’en! Va-t’en, car tu es indigne de nous, de notre amour et surtout de notre respect.

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