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« T’es plus la fille que j’ai connue… »
Crédit: Unsplash/Pixabay

Quand il m’a dit ça, j’ai vraiment eu mal. En plus, il quittait la ville quelques jours pour le travail. Chose qui arrive rarement, donc j’étais déjà fragile. Ce billet n’est pas le récit d’une rupture, loin de là et heureusement. Ce billet, ce sont les mots qui me sont venus après qu’il m’ait dit ça.

C’était un appel à l’aide pour lui, malgré la dureté de ses mots, et une grande prise de conscience pour moi.

Nous sommes ensemble depuis onze ans, malgré notre jeune âge. Nous sommes mariés depuis deux ans. Nous avons deux beaux enfants que nous aimons à mort, mais qui m’ont transformée. C’est ce soir-là que j’ai réalisé l’ampleur de cette transformation. Pourtant, il m’avait déjà lancé des signaux d’alarme avant, mais je n’y accordais pas vraiment d’importance, comme c’était souvent un peu à la blague.

Mais ce soir-là, c’était sérieux.
 
« Tu ne ris presque plus de mes blagues, tu ne me trouves plus drôle. » Mon chum est un vrai boute en train, le taquin du groupe, le tannant au bureau. J’ai souvent ri aux larmes avec lui. C’est vrai que mon attitude des derniers temps rend tout moins drôle et qu’il m’arrive trop souvent de rouler les yeux quand il fait le clown devant la visite, ce qui me faisait rire avant.
 
« Nous sommes déconnectés, nous passons nos soirées sur nos téléphones ou à l’ordinateur. Nous ne nous collons plus. » Bienvenue à l’ère des réseaux sociaux, des projets gérés à distance, de la double vie Pinterest. 
 
« Tu n’as plus la même folie qu’avant. Nous ne faisons plus la fête, nous nous laissons jamais aller. Avant, tu avais de la drive pour 1000 et tu avais plein de projets en tête. » J’ai vécu des échecs professionnels, des refus, des remises en question et la venue de nos deux héritiers m’a groundé sur autre chose.  
 
« Tu sais, je pourrai pas continuer comme ça longtemps. T’es plus la blonde que j’ai connue. »

C’était la première fois qu’il me disait ça. J’ai perçu ses paroles comme une menace-pas-menace pour me brasser comme il faut. Sur le coup j’ai rouspété comme une personne à qui le chapeau fait trop bien. Heureusement, nous communiquons comme des chefs. Nous avons donc longuement discuté de tout ça, de ce que nous pourrions faire, ensemble, tous les deux, pour améliorer la situation.

Parce que malgré l’intensité de cette affirmation, ça ne fait pas vingt ans qu’il ressent ça. Nous ne faisons pas chambre à part. Nous nous aimons tellement et nous voulons d’autres enfants. Nous avons des tonnes de bons amis, des projets, des familles solides et unies. C’est un papa exceptionnel, un papa qui s’implique dans tout, tout le temps.

Ça prend beaucoup d’humilité pour reconnaître qu’une relation a changé et décider d’en parler, mais surtout d’essayer de trouver des solutions. Parce que c’est ce qu’il a fait — nous avons fait — ensuite.

Le lendemain matin, il était parti et je me suis donné une tape dans le dos parce que j’étais  fière de mon attitude face à ses aveux et de notre capacité à en discuter ensuite. J’ai beaucoup pleuré, je l’avoue, mais maintenant je me sens mieux. J’ai envie de travailler sur moi, sur nous, POUR moi.

Pour les romantiques qui me liront, nous nous sommes finalement endormis en cuillère et je l’ai remercié de m’avoir parlé de tout ça avant qu’il ne soit trop tard. 

Parce que c’est correct de changer, mais c’est aussi correct de choisir de s’adapter par amour, mais surtout pour soi!
 

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