C’était à la blague, bien sûr! En fait, il riait de moi parce que le trou que j’avais découpé dans le litre de lait était beaucoup trop petit et que ça lui prenait beaucoup trop de temps à s’en faire couler un verre. Selon lui, j’aurais eu le temps de passer l’aspirateur, de commencer une brassée de lavage et d’aller donner le bain aux enfants avant que son verre de lait ne soit rempli.
À moi de lui répondre : « Eh bien, si tu m’aidais avec l’aspirateur, le lavage et les enfants, je prendrais le temps de t’en préparer un verre de lait! Je pourrais même te le mousser si tu veux! »
C’est là que j’ai réalisé que notre quotidien était parsemé de reproches et de chialage sans but. C’est là que j’ai réalisé que j’étais une pro du chialage contradictoire.
Je m’explique. Des fois, je demande à mon chum de m’aider avec les enfants.… euh non, avec la vaisselle… parce que j’ai pas eu le temps de la faire, parce que je jouais avec les kids. Mais s’il m’aide trop avec le ménage, il n’a pas le temps de voir ses enfants et d’être présent pour eux autant que moi.
Vous me comprenez? Non?
(C’est correct, des fois je me comprends pas, aussi.)
OK, alors je vous fait l’énumération de mes conflits intérieurs, pas nécessairement par ordre de priorité.
Rénovations VS entretien du terrain
Donc, on clenche les rénovations dans le sous-sol, mais s’il fait beau dehors et que nos cèdres et notre pelouse ont besoin de nous, on oublie les rénos. S’ensuit une plainte de ma part parce que rien n’avance au sous-sol.
Épicerie VS s’occuper des enfants
Je demande à mon chum de rester avec les kids pour aller faire l’épicerie (parce que n’oublions pas que faire l’épicerie seule est un luxe), mais quand je reviens de l’épicerie dans la tempête de verglas, que ma facture d’épicerie affichait un montant beaucoup trop gros pour notre budget, que j’ai dû dégivrer les portes de l’auto toute seule, que personne ne voulait me laisser passer pour que JE puisse sortir du stationnement, que j’ai dû faire ça vite parce que je suis engorgée de lait (vive les hormones d’allaitement!), j’arrive à la maison vraiment frue et j’en veux presque à mon chum de se l’être coulé douce avec les enfants.
Sorties de couple VS soupers entre amis
Bon, ici c’est pas clair. Je m’excuse d’avance. Je suis très capable de chialer parce qu’on a passé un super samedi avec des amis. Je chiale parce qu’il nous reste très peu de temps pour passer du temps, tous les deux, mon chum et moi. Parce qu’il AURAIT DÛ deviner que je voulais passer du temps en couple. Par contre, quand on s’occupe de nous, je trouve qu’on est trop tranquilles et qu’on ne voit pas nos amis.
J’arrête ici! Ça a l’air pire que c’est, je crois, mais ça me fait réaliser que je suis remplie de petits paradoxes et que chialer ne fera pas changer les choses. Puis, mon chum est pas pire, lui aussi, en chialage. Tout ça pour dire que j’ai réalisé qu’on pouvait certainement se trouver un autre hobby familial. Ou, du moins, apprendre à mieux verbaliser nos attentes.
J’ai aussi pris une grande décision : dorénavant, j’achèterai du lait en boite. Bref, j’opte pour le déni et la fuite…
Comment gérez-vous vos petits paradoxes quotidiens?