Avant de tomber enceinte, je m’imaginais la grossesse comme une expérience extraordinaire. J’enviais les femmes enceintes et j’avais hâte qu’un petit bébé prenne place dans mon ventre. Malheureusement, les moments tant attendus comme l’écoute du cœur, la première échographie, le ventre qui se met à pousser, l’achat des premiers vêtements de maternité et la découverte du sexe du bébé ne m’ont pas semblé si « extraordinaires » qu’imaginés.
Le moment où j’ai appris que j’étais enceinte ne s’est également pas déroulé comme je l’avais prévu. Moi qui avais cru ressentir une joie extrême, j’ai plutôt senti ma vie s’écrouler. Toute ma vie qui allait si bien allait changer du jour au lendemain. Je ne me sentais pas prête à devenir maman et à faire des sacrifices pour mon enfant. Moi qui avais toujours eu le contrôle sur ma vie, je venais de le perdre totalement. Le pire dans tout ça, c’est qu’il était désiré. Je crois seulement que c’est arrivé beaucoup trop vite pour moi.
Mon premier trimestre m’a semblé être une attente interminable. Trois mois à attendre avant de savoir si tout est correct avec le bébé. Trois mois à avoir peur de faire une fausse couche. Trois mois à apprivoiser le fait d’être enceinte. Je croyais qu’après le premier trimestre, tout se passerait mieux, mais je m’étais trompée encore une fois. Je recevais des commentaires du genre : « Mon dieu, tu as tellement un petit ventre. Crois-tu que ton bébé se développe correctement? » et je me faisais toucher le ventre par beaucoup trop d’inconnus. Les gens s’en permettent beaucoup trop avec une femme enceinte. Du jour au lendemain, notre corps ne nous appartient plus et chacun a son petit commentaire à ajouter.
Finalement, j’ai commencé à apprivoiser ma « condition » au troisième trimestre. J’étais de plus en plus heureuse de porter ce petit être. Malheureusement, mon enthousiasme s’est envolé dans les dernières semaines alors que mon corps me faisait terriblement souffrir et l’attente me semblait interminable. Pour couronner le tout, mon petit bonhomme s’est pointé le bout du nez cinq jours après la date prévue. Cinq jours, ce n’est pas la fin du monde, mais quand tu es grosse comme une baleine, ça peut sembler une éternité.
Malgré tout, et avec un peu de recul, je me compte chanceuse d’avoir pu vivre une grossesse sans trop de problèmes et d’avoir un beau petit garçon en santé que j’aime plus que tout.
Est-ce que votre grossesse s’est déroulée comme vous vous l’étiez imaginée?